Toujours du côté de la loi et des plus faibles, Robocop doit désormais lutter contre un promoteur ambitieux, bien décidé à nettoyer les quartiers populaires de Detroit? Les fans de la série reconnaîtront difficilement le Robocop de Verhoeven. Signé Fred Dekker, réalisateur de série Z et scénariste de Die Hard 4, Robocop 3 tient plus du pop-corn movie fauché et totalement débridé que du film de SF ambitieux. Peter Weller a abandonné la défroque du justicier robot, laissant la place au quasi inconnu Robert John Burke. Des fusillades, des bastons au karaté, et même un Robocop volant ! Du cinéma de pur divertissement sans grande prétention.
Trois ans après le Robocop réalisé par Paul Verhoeven, Peter Weller enfile à nouveau son costume pare-balles de superflic futuriste. Mi-homme, mi-robot, Robocop passe désormais entre les mains du réalisateur Irvin Kershner, réalisateur du culte L'Empire contre-attaque. Cette fois-ci, le cyborg de l'OCP doit combattre un dealer-gourou qui vend une drogue surpuissante, mais aussi des politiciens véreux bien décidés à maîtriser le robot fasciste pour en faire un modèle de respectabilité citoyenne. Vous l'aurez compris, même s'il n'abandonne pas la carte de l'action (le combat final entre Robocop et un autre robot sécuritaire, devenu incontrôlable, est titanesque), Kershner suit les traces de son batave de prédécesseur dans le registre de la critique sociale et du second degré.
Seconde réalisation américaine - après La Chair et le Sang - du sulfureux Paul Verhoeven, Robocop nous plonge, en un spot publicitaire et un flash d'infos, dans un futur terrifiant régi par le mercantilisme et la corruption. À commencer par le bas de la pyramide et un certain agent Murphy - campé par un Peter Weller il est vrai un peu plus à son avantage que dans sa carapace d'androïde -, un flic jetable bien vite recyclé en petit soldat déshumanisé. Le candide joujou à multi-gadgets high-tech se transforme rapidement en une machine exterminatrice implacable et méthodique. Ambiguïté douteuse pour certains, ambivalence qui fait l'apanage des grands super héros pour d'autres - une âme de Batman dans la peau d'un Judge Dredd. À la fois outil et victime torturée en recherche d'identité propre, le cyber flic est au c?ur de la peinture acide d'une société fascinée par la haute technologie et par une ultraviolence médiatisée à l'extrême. Film d'action pure et dure et réussite visuelle indéniable, Robocop reste une référence du genre, proposée ici dans une édition collector multipliant les archives inédites et bienvenues.