De par sa dimension véritablement planétaire, la Seconde Guerre mondiale, le plus grand confl it de lhistoire par ses destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans lordonnancement du monde, a dominé le paysage mental de plusieurs générations dêtres humains. Malgré lextraordinaire profusion de livres, de films et de documentaires sur le sujet depuis presque soixante-dix ans, notre connaissance du conflit reste fragmentaire et souvent déformée par le prisme de l« histoire officielle » propre à chaque nation.
Antony Beevor, en déployant lexceptionnel talent de conteur qui a fait de Stalingrad, de La Chute de Berlin et de D-Day des best-sellers internationaux, réunit ici les éléments disparates de la petite histoire pour composer la mosaïque de la Grande Histoire telle quelle ne nous est jamais apparue, chaque élément prenant la place qui lui revient réellement. Sur la base de documents anciens comme darchives inédites, avec le style limpide et la compassion qui le caractérisent, Antony Beevor nous emmène de lAtlantique Nord au Pacifique Sud, de la steppe sibérienne au désert de Lybie, de la jungle birmane à Berlin sous les bombes, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, quil sagisse des Einsatzgruppen à larrière du front de lEst, des prisonniers du goulag enrôlés de force dans des bataillons-suicides, ou des exactions sadiques perpétrées par larmée impériale japonaise en Chine.
En peignant cette fresque aux proportions proprement héroïques, Antony Beevor ne perd jamais de vue le destin individuel des militaires et des civils dont les vies furent broyées par les forces titanesques déchaînées par ce conflit, le plus meurtrier de lhistoire de lhumanité.
Compilation des 5 tomes parus en 2002 chez Acropole, cette somme réunit en un seul volume la première série de « Témoins de l?Histoire », qui, n?omettant aucun des acteurs et des lieux qui ont fait la seconde guerre mondiale, mobilise l?ensemble des connaissances actuelles sur le sujet, grâce notamment à l?ouverture des archives soviétiques et des anciennes démocraties populaires. Richement illustré de documents dont la plupart sont rarissimes et inédits, ce livre est une aide inestimable pour comprendre ces années durant lesquelles le monde s?est embrasé.
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Comment une équipe de chasseurs de nazis, composée de survivants et de jeunes agents israéliens, traqua le plus recherché des criminels de guerre. Printemps 1945. Alors que les Alliés libèrent l'Allemagne et arrêtent les hauts dignitaires nazis, le maître d'oeuvre de l'extermination des Juifs, abandonnant son uniforme de colonel SS, disparaît soudain dans la nature. Ce colonel, Adolf Eichmann, aura passé quinze années de sa vie à fuir, d'un camp de prisonniers à une cabane de bûcherons, avant d'être arrêté dans un faubourg misérable de Buenos Aires. Au fil de cette chasse à l'homme menée sur trois continents, apparaissent des personnages éminemment romanesques, parmi lesquels un juge allemand obstiné et un vieil homme aveugle secondé par sa fille, ainsi qu'un service secret israélien qui commence à faire parler de lui : le Mossad. Tous ont raconté à l'auteur leur version de l'histoire - qui aboutit en 1962 à Jérusalem au procès retentissant et à l'exécution du criminel nazi, incarnation de la banalité du mal selon Hannah Arendt. Haletant comme un roman d'espionnage, La Traque d'Eichmann est nourri d'entretiens et d'archives accessibles pour la première fois.
Ils étaient juifs, polonais, Témoins de Jéhovah, homosexuels, tsiganes, communistes ou prisonniers de guerre russes. Tous ont en commun d'avoir connu l'enfer des camps nazis. Et d'y avoir survécu. Ce sont les témoignages d'une centaine de ces voix oubliées qu'a enregistrés Lyn Smith, professeur de sciences politiques, pour le compte de l'Imperial War Museum de Londres, sur une période de vingt-cinq ans. Avec leurs propres mots, ces rescapés de l'inconcevable racontent comment la terreur nazie a peu à peu affecté leur vie quotidienne, jusqu'à l'horreur des ghettos, des camps de concentration ou d'extermination et des marches de la mort. Quels qu'aient été à l'époque leur âge, leur nationalité, leur confession et leurs convictions politiques, tous s'expriment avec une retenue et une pudeur qui contrastent avec l'étendue des sévices moraux et physiques qu'ils ont subis. Et pourtant, à travers ces récits de cruautés banales ou d'atrocités inimaginables rayonnent comme par miracle des moments d'espoir et de grâce. Emouvant témoignage du courage et de la volonté des hommes, La Voix des survivants est un livre important et nécessaire. Une contribution essentielle au devoir de mémoire.
Avec cette somme qui s'inscrit aussi bien sous l'égide d'Eschyle que dans la lignée de Vie et destin de Vassili Grossman ou des Damnés de Visconti, Jonathan Littell nous fait revivre les horreurs de la Seconde Guerre mondiale du côté des bourreaux, tout en nous montrant un homme comme rarement on l'avait fait : l'épopée d'un être emporté dans la traversée de lui-même et de l'Histoire.
L' horreur a été telle à Ravensbruck que ce camp, exclusivement féminin, ne peut être comparé à aucun autre dans l' univers concentrationnaire.
Conçu pour 10000 détenues, 117000 femmes y ont été rassemblées. Entassement, faim, froid, épidémies, humiliations, tortures... ne sont que quelques réalités d' une organisation qui obéissait à deux mots d' ordre : travail et extermination... Celles qui ne sont pas sélectionnées pour les chambres à gaz ( en tout 97000 femmes et enfants y mourront) sont soumises à des conditions tellement insoutenables que la moyenne de vie ne dépassait pas quelques mois.
Les femmes de Ravensbruck étaient utilisées comme esclaves pour travailler dans les mines, sur les chantiers, dans les usines ou comme cobayes par les médecins nazis.
En 1945, la longue et cruelle errance sur les routes de la débâcle tua la plupart des rescapées.
Christian Bernadac, fidèle à sa rigueur d' enquête historique, a recueilli les récits douloureux de celles qui ont survécu. Avec le courage d' avoir su décrire l' innommable, en employant des mots simples, ces femmes qui en sont revenues témoignent de leur voyage jusqu' aux extrémités inhumaines de l' enfer.
Dans sa première édition, en 1959, le Comité international d'Auschwitz présentait ainsi ce livre : Rudolf Hoess a été pendu à Auschwitz en exécution du jugement du 4 avril 1947. C'est au cours de sa détention à la prison de Cracovie, et dans l'attente du procès, que l'ancien commandant du camp d'Auschwitz a rédigé cette autobiographie sur le conseil de ses avocats et des personnalités polonaises chargées de l'enquête sur les crimes de guerre nazis en Pologne. [...] Conçu dans un but de justification personnelle, mais avec le souci d'atténuer la responsabilité de son auteur en colorant le mieux possible son comportement, celui de ses égaux et des grands chefs SS, ce document projette une lumière accablante sur la genèse et l'évolution de la Solution finale et du système concentrationnaire. Ce compte rendu sincère représente l'un des actes d'accusation les plus écrasants qu'il nous ait été donné de connaître contre le régime dont se réclame l'accusé, et au nom duquel il a sacrifié, comme ses pairs et supérieurs, des millions d'êtres humains en abdiquant sa propre humanité. La préface de Geneviève Decrop (auteur de l'ouvrage Des camps au génocide : la politique de l'impensable, PUG, 1995) replace en perspective ce texte fondamental. Et dans la post-face inédite à cette édition de poche, elle montre en quoi les avancées récentes de l'historiographie de la Shoah renouvellent la portée de sa lecture.
En s appuyant sur le témoignage des survivants des bombes d'Hiroshima et de
Nagasaki, Charles Pellegrino retrace les événements des deux jours d'août 1945 durant lesquels des engins atomiques ont explosé sur le Japon, changeant à jamais la vie sur Terre. Au c ur de ce récit, la voix de ceux qui ont vécu les premiers les explosions atomiques: les civils japonais et les aviateurs américains.
Trente personnes sont connues pour avoir fui Hiroshima par le train pour Nagasaki, où ils sont arrivés juste à temps pour assister à la seconde bombe. Charles Pellegrino raconte leur histoire et laisse entre autres la parole à Tsutomu Yamaguchi, une des rares personnes à avoir survécu deux fois aux effets du cataclysme depuis Ground Zero.
La seconde fois, une cage d'escalier lui servit de cocon, tandis que l'ensemble du bâtiment disparut tout autour de lui.
Soixante ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Matthias Uhl, jeune historien allemand, découvre dans les archives russes un document d'un intérêt historique majeur. Intitulé Le Dossier Hitler, rédigé à l'usage exclusif de Staline, il a été établi sur la base des procès-verbaux des interrogatoires de deux officiers SS : Otto Günsche, l'aide de camp personnel de Hitler, et Heinz Linge, son majordome. Débriefés par le NKVD, les services secrets soviétiques, de 1945 à 1949, les deux hommes avaient évolué dans la proximité immédiate de Hitler durant de longues années. Apportant une foule de renseignements inédits sur la vie au jour le jour du dictateur, de sa prise de pouvoir en 1933 à son suicide en 1945, ce document unique contient non seulement un grand nombre de détails qui étaient restés ignorés sur la politique et la conduite de la guerre de Hitler, mais il donne également une image sans fard de ce qui se passait réellement dans son entourage. Publié récemment à grand fracas en Allemagne, cet ouvrage fascinant constitue à coup sûr l'une des sources historiques les plus impressionnantes récemment mises au jour sur le Troisième Reich.
Dans ce livre capital, lauteur apporte, enfin, des révélations attendues sur lorganisation clandestine de Melk, seul camp de concentration dont la hiérarchie subalterne prisonnière et la direction résistante soient françaises et surtout des révélations sur les faux-monnayeurs dHimmler qui devaient être liquidés dans les kommandos de Mauthausen après avoir réussi à fabriquer les plus parfaites imitations de livres et de dollars de notre histoire
Fin mai 1944, les armées alliées préparent le débarquement sur les côtes normandes. Dans le village de Sainte-Cécile, à quinze kilomètres de Reims, les Allemands ont installé un central téléphonique à l'intérieur d'un château historique. En vain, l'aviation britannique a essayé de détruire cette place stratégique. Un raid des résistants locaux organisé par Betty Clairet, major de vingt-neuf ans dans l'armée anglaise, s'est également soldé par un échec car le MI6 avait sous-estimé les effectifs de la garnison. Revenue à Londres en ayant subtilisé le laissez-passer d'une femme de ménage du central téléphonique, Betty réussit à convaincre ses supérieurs d'organiser une nouvelle tentative de sabotage en recrutant elle-même quelques femmes qui vont former un commando unique en son genre. Elles ont une semaine pour réussir leur mission mais elles ignorent qu'à Sainte-Cécile, un agent de renseignement nazi a pu obtenir des informations capitales sur la résistance en torturant un des rescapés de l'assaut manqué. Ken Follett excelle par-dessus tout dans le thriller historique et son roman, qui se déroule durant les dix jours qui précédèrent le débarquement allié du 6 juin 1944, ne déroge pas à la règle. Construit selon une suite de rebondissements dramatiques qui opposent en permanence les deux camps, Le Réseau Corneille met en lumière le rôle indispensable joué par la résistance, et plus particulièrement la place tenue par les femmes dans ce combat quotidien.
Au lendemain du débarquement de juin 1944, les différents services de police et de sécurité du Reich, pour une fois daccord estiment que la masse impressionnante des détenus des prisons de France ne doit en aucun cas grossir les effectifs des forces alliées dinvasion ou de la résistance, mais au contraire participer dans les camps de concentration à leffort de guerre allemand. Rassemblés dans le centre de triage de Compiègne, ces prisonniers alimentent les derniers grands convois de la déportation.
Le 2 juillet 1944, ils sont plus de 2 000 entassés dans les wagons à bestiaux du train 7 909. Cent hommes par wagon. La température extérieure est de 34 degrés. Les gardiens, irrités par un sabotage de voie et un déraillement de locomotive, interdisent le ravitaillement en eau. Les déportés sombrent dans la folie des bagarres éclatent Le 5 juillet, sur le quai de débarquement de Dachau sont alignés plus de cinq cents cadavres de « voyageurs ».
Christian Bernadac a recherché et trouvé 340 survivants du train de la mort et 215 témoins extérieurs (cheminots, personnel de la Croix-Rouge, etc.) Cette enquête sans précédent et trois cents manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre ont permis à lauteur de reconstituer minutieusement le voyage et lhistoire de chaque wagon.
Remisé dans un grenier depuis quarante ans, ce manuscrit constitue un témoignage historique de première importance sur l'univers concentrationnaire et les détenus.
Carl Schrade a en effet passé onze ans dans les différents camps de concentration du régime nazi. Arrêté en 1934 à la sortie d'un déjeuner pour quelques propos critiques lancés à table, ce jeune commerçant suisse décrit avec une précision extraordinaire la vie quotidienne des détenus et de leurs geôliers. Travaux épuisants, humiliations, crimes gratuits mais aussi épidémies, maladies, rapports humains réduits le plus souvent à la brutalité et à la violence.
Déplacé dans les principaux camps - de Dachau à Buchenwald ou Flossenbürg - au gré des contraintes de l'effort de guerre, Schrade livre une radiographie sans concession. Seule l'amitié de quelques camarades - dont le grand résistant français à qui il confiera son manuscrit - et le désir de témoigner le font tenir. Avec son écriture sans afféterie ni pathos et même ses inexactitudes, ce texte entre en résonnance avec ceux de Primo Levi ou d?Irène Némirovsky.
Forteresse moyenâgeuse de granite et de béton surplombant le Danube, encerclée d'un infranchissable réseau électrifié de barbelés, le camp de Mauthausen, aux 150 000 morts, fut pendant des années le calvaire quotidien de plusieurs milliers de détenus.
Mauthausen, c'est avant tout « Les 186 Marches », « Le Grand Escalier » qu'il faut gravir, chargé de pierres, dans la bousculade du pas de course, sous les coups de crosse ou du gummi, tous les jours par tous les temps, avec sa faim, avec sa soif, avec sa peur, que l'on soit trop jeune ou trop vieux, agonisant ou convalescent. Mais Mauthausen, camp d'extermination par le travail, c'est aussi le camp d'extermination « par traitements plus raffinés et secrets », réservés à certaines catégories spéciales de déportés : républicains espagnols, Tchécoslovaques après l'attentat contre Heydrich, prisonniers de guerre soviétiques, Français Nuit et Brouillard, etc.
« Les 186 Marches » est un nouveau chapitre de cette enquête historique sans précédent, consacrée par Christian BERNADAC à la déportation. Des centaines de témoignages inédits et de dépouillement d'archives jusqu'ici inaccessibles ont permis à l'auteur de retracer la vie et la mort quotidienne de Mauthausen, mais aussi les événements de l'histoire du camp les plus spectaculaires et les plus méconnus.
De 1947 à 1987, sept ex-dignitaires nazis condamnés par le tribunal de Nuremberg purgent leur peine dans la prison de Spandau, à Berlin. Parmi eux, Rudolf Hess, le troisième homme du régime nazi, et Albert Speer, l'architecte d'Hitler et ministre de l'Armement du IIIe Reich. A Spandau, le règlement est drastique. Les seuls qui sont autorisés à échanger avec les détenus, une fois par semaine, sont les pasteurs nommés aumôniers de la prison. Pendant quarante ans, douze hommes de foi se succèdent auprès d'eux, leur parlent et écoutent leurs obsessions. Des questions inévitables se posent devant ces criminels parmi les pires de l'Histoire : prennent-ils conscience, au fil des années, des horreurs du régime nazi ? Que ressentent-ils face à leur châtiment ? Mais aussi, du point de vue de l'homme de foi, comment aborde-t-on quelqu'un qui a participé à de telles atrocités ? Les pasteurs de Spandau sont français, trois sont encore en vie. Ces grands témoins de l'Histoire ont accepté, pour la première fois, de raconter leur expérience. Un témoignage passionnant, une véritable incursion dans les méandres de la nature humaine.
Dans la famille de Daniel Mendelsohn, il y a un trou : en 1941, son grand-oncle, sa femme et leurs quatre filles ont disparu dans l?est de la Pologne. Comment sont-ils morts ? Nul ne le sait. Pour résoudre cette énigme, l?auteur part sur leurs traces. Le résultat ? Non un énième récit sur la Shoah, mais un formidable document littéraire, à la fois enquête dans l?Histoire et roman policier. Écoutons ceux qui l?ont lu : Joyce Carol Oates : « Daniel Mendelsohn a écrit une oeuvre puissamment émouvante sur le passé ?perdu? d?une famille, qui rappelle à la fois l?opulence des oeuvres en prose de Proust et les textes elliptiques de W.G. Sebald.» Jonathan Safran Foer : « Entre épopée et intimité, méditation et suspense, tragédie et hilarité, Les Disparus est un livre merveilleux. »
Constitués à l'origine de volontaires issus de la S5, les Einsatzgruppen (groupes d'intervention), sont actifs dès 1939. Réorganisés au printemps 1941, ils opèrent à partir du 22 juin 1941 sur le front de l'Est, derrière la Wehrmacht, et étoffent massivement leurs effectifs au cours des dix-huit mois suivants. Donné avant l'offensive, l'ordre de tuer les cadres du régime soviétique et les hommes juifs adultes bascule en décision génocidaire dans la première semaine du mois d'août 1941. Loin d'être éloignée du massacre, la Wehrmacht en est le premier témoin oculaire tout en prêtant souvent main-forte aux tueurs. En moins de cinq mois, le massacre devient un génocide à l'échelle de l'URSS d'abord (août 1941), puis à celle du continent européen tout entier (novembre 1941). Les tueries par fusillades opérées par les Einsatzgruppen constituent le laboratoire de la solution finale. La machine génocidaire connaît toutefois des ratés. À partir de la tuerie de Minsk à laquelle il assiste le 15 août 1941, Himmler se déclare convaincu qu'il faut mettre au point un autre moyen de mise à mort, plus rapide et discret, moins éprouvant surtout pour les tueurs. Ce sera le camion à gaz (Chelmno, décembre 1941), puis la chambre à gaz. Les volontaires du meurtre de masse n'étaient pas des hommes ordinaires, mais les héritiers d'un endoctrinement pour lequel tout Juif constituait une nuisance à éradiquer. La force des Einsatzgruppen tient à la convergence de l'endoctrinement, de l'esprit de corps qui ouvre le chemin aux exactions de groupe, et d'une coupure d'avec le monde traditionnel qui permet de lever les inhibitions. Ralf Ogorreck analyse le recrutement, la formation et le modus operandi de ceux qui mirent en oeuvre cette Shoah par balles dont on commence à peine à mesurer l'ampleur.
On ignore en général que l'enceinte d'Auschwitz abritait, à l'ombre des fours crématoires, un immense camp de femmes; un camp où chaque déportée, dépouillée de cette enveloppe qui la rattachait à son passé, est précipitée dans un monde qu'elle est incapable de comprendre ou d'imaginer. Nue, elle n'a que quelques jours pour se fondre dans la masse, pour réaliser l'amalgame, pour n'être plus que le numéro matricule d'une série, d'un block, d'un kommando. Elle devient un MANNEQUIN NU, un objet. Ces femmes d'Auschwitz ont connu la pire existence concentrationnaire, mais elles ont su comme les hommes, peut-être mieux qu'eux, s'organiser, s'entraider, résister. Beaucoup, malgré la hiérarchie saris cesse préoccupée de trancher les franges de la masse, sont sorties de ce « troupeau de choses » pour ébranler le Système.
Recherchant et retrouvant documents et témoignages inédits, CHRISTIAN BERNADAC retrace ces miracles quotidiens de la survie et de l'espoir. Peu à peu, de cet enchevêtrement de crânes tondus, émergent les visages paisibles du refus.. Mala la Belge, Danielle la Française, Régina la Russe, Bell, la Polonaise
Mauthausen, Buchenwald, Dachau, Auschwitz.... Chaque camp de concentration a connu tout au long de la Seconde Guerre mondiale d'innombrables « miracles médicaux éalisés par des médecins déportés. Dans cet univers créé pour l'extermination, les « Médecins de l'Impossible », sans médicaments, sans outillage chirurgical, ont obtenu des résultats stupéfiants. Christian Bernadac a recherché et retrouvé 150 médecins ayant exercé dans les « Reviers » (les infirmeries) des camps de concentration, 100 infirmiers et 300 déportés protégés, cachés, guéris ou amputés par leurs camarades. Cette enquête sans précédent et soixante manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre, ont permis à Christian Bernadac de retracer le combat inconnu des « Médecins de l'Impossible ».
Ce livre, malgré sa dureté et son intensité dramatique comporte un message d'espoir. Il est une réponse aux « Médecins maudits ». Dans cet ouvrage, l'un des plus grands succès de librairie de l'après-guerre, l'auteur retraçait l'aventure criminelle des chercheurs nazis qui pratiquèrent sur des cobayes humains différentes expériences médicales. Christian Bernadac, grand reporter à la Télévision française, n'est plus aujourd'hui seulement le spécialiste des guerres, des révolutions ou des bouleversements de notre monde, avec les « Médecins maudits et « Les Médecins de l'Impossible » il a su donner à l'enquête historique une nouvelle dimension.
Les expériences médicales tentées sur les déportés des camps de concentration restent le chapitre le moins connu et le plus atroce de l'histoire du Reich nazi. Des médecins allemands, des professeurs d'université, choisis par Himmler, acceptés par Hitler, renièrent toutes les règles morales de leur profession et pratiquèrent plusieurs dizaines d'expériences différentes sur ce « matériel humain « voué à l'extermination. Des sept ou huit mille cobayes « traités », moins de cinq cents sont revenus vivants. L'auteur a recherché et retrouvé ces survivants, marqués à jamais par l'épreuve subie. Leur témoignage et le dépouillement d'archives pour la plupart inédites ont permis à Christian Bernadac de retracer la monstrueuse aventure de ces chercheurs criminels, la souffrance et la mort des « cobayes déportés ».
Que ce soit pour préparer l'ascension du régime nazi, le maintenir au pouvoir, perpétuer sa gloire ou cacher ses crimes atroces, les architectes du IIIe Reich ont eu recours à une multitude de mensonges dont certains perdurent encore aujourd'hui. Des raisons de la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale aux prétendus bienfaits du régime hitlérien (les autoroutes, la baisse de la criminalité), des moeurs de ses dirigeants (morphinomanes, occultistes) jusqu'à la solution finale qui cachait l'extermination...
Dans les camps de concentration, les S.S. les appelaient « Sorciers du Ciel », ou « Chiens du Ciel », ou « Clowns du Ciel ». Ils étaient prêtres, religieux, pasteurs.
De Mauthausen à Buchenwald, d'Oranienburg à Auschwitz, dans chaque kommando de travail ou d'extermination, ils ont subi le sort commun. Sur les sept mille « Sorciers du Ciel » déportés, cinq mille ont disparu dans les fours crématoires et les charniers.
Les survivants, pour la plupart, devront leur salut à une intervention du Vatican qui permettra, dans le dernier trimestre de 1944, le rassemblement des ecclésiastiques à Dachau, Mais si Dieu était « toléré » dans un block de Dachau, il était « interdit » partout ailleurs sur le « territoire pénitentiaire » du Nouvel Empire.
Incarnation de la terreur, exécuteurs du génocide, les SS représentent comme nulle autre organisation toute la folie du IIIe Reich. Comment la petite garde rapprochée de Hitler s'est-elle muée en quelques années en Etat dans l'Etat totalitaire du Führer ? Qui étaient ses têtes pensantes ? Que sont devenus ses membres survivants après la guerre ? Guido Knopp se livre ici à un bilan sur l'histoire de la SS, du vivant des dernières victimes et des derniers bourreaux. Il s'appuie sur de nombreuses sources inédites et fait parler des témoins qui ne s'étaient jamais exprimés. Un outil indispensable pour une meilleure compréhension de la période la plus sombre du XXe siècle.
Thomas J. Dodd faisait partie de l'équipe de juristes américains composant le tribunal de Nuremberg. Grâce à son talent dans la conduite des interrogatoires des accusés - dont des personnages tristement célèbres comme Hermann Göring, Alfred Rosenberg, Albert Speer et Rudolf Hess -, il ne tarda pas à devenir le procureur américain en second. Quinze mois durant, Thomas J. Dodd écrivit chaque soir à sa femme, Grace, restée aux Etats-Unis. Des décennies plus tard, leur fils, Christopher, sénateur démocrate du Connecticut, a découvert les lettres dans les archives familiales. Après plusieurs mois de travail sur cette énorme correspondance, fasciné par la description saisissante des hauts dignitaires nazis et du fonctionnement de la justice, il en a publié des extraits judicieusement choisis. Ce recueil de lettres décrit comme cela n'avait encore jamais été fait les intrigues, les querelles intestines et les drames quotidiens de l'un des procès les plus importants de l'histoire.
Au nombre des Juifs polonais déportés qui arrivèrent en mai 1944 à Auschwitz, se trouvait le Dr Miklos Nyiszli, médecin légiste de Budapest.
Le Dr SS Mengele, médecin-chef du camp, un des plus grands criminels de l'Histoire, avait alors besoin d'un anatomiste expérimenté pour procéder à la dissection des malheureux sur lesquels il pratiquait ses monstrueuses expériences.
Au lieu de passer à la chambre à gaz, le Dr Nyiszli fut donc nommé médecin légiste des commandos spéciaux des crématoriums. Ces commandos jouissaient d'un traitement de faveur, mais ils savaient qu'ils seraient « relevés » au bout de quatre mois, c'est-à-dire massacrés.
Or, le Dr Nyiszli échappa par miracle à l'extermination des détenus d'Auschwitz, extermination qui s'étendit même aux SS gardiens du camp. Il put ainsi apporter un témoignage dont la précision et l'objectivité atteignent, dans leur dépouillement, le sommet de l'horreur.
Winston Churchill parle de la Seconde Guerre mondiale en tant qu'homme d'Etat ayant été tour à tour acteur et témoin de l'histoire. Il se livre à une reconstitution de cette guerre sur tous les fronts en Europe, en Afrique, en Russie, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique sud.
Dans la nuit du 23 au 24 avril 1945, un ordre parvient à l'état-major du régiment Charlemagne : l'unité des volontaires français de la Waffen-SS, qui vient de livrer de terribles combats en Poméranie, où la division a été aux trois quarts anéantie, doit envoyer de toute urgence un bataillon d'assaut à Berlin. Plus de trois cents hommes parviennent à rejoindre la capitale du Reich, au moment même où les forces soviétiques en achèvent l'encerclement. Les Français appelés ainsi à livrer leur dernier combat traversent la ville en chantant, au milieu d'une population stupéfaite de leur arrivée, alors que tout s'écroule. Engagés dans le Secteur de Neuköln, ils reprennent aux Russes quelques pâtés de maison, mais doivent se replier pour éviter l'encerclement. Ils rejoignent la Hermannplatz, où ils sont organisés en commandos d'intervention contre les chars. Ils vont défendre, pendant près d'une semaine, les artères menant de la place Belle-Alliance à la porte de Brandebourg. L'étau de l'Armée rouge se resserre inexorablement sur la Chancellerie, où Adolf Hitler vit ses dernières heures. Après avoir mis plus de soixante chars russes hors de combat, les SS français seront les derniers à se battre encore au matin du 2 mai 1945, lors de la capitulation des forces allemandes de la capitale. Sur les trois cents volontaires partis pour mourir à Berlin, il n'en reste alors plus qu'une trentaine, tandis que s'effondre autour d'eux le IIIe Reich, censé durer mille ans.
Alors que la défaite de l'Allemagne apparaissait inéluctable, trois cents survivants de la Division Charlemagne décident de lutter jusqu'à la fin et prêtent à nouveau le serment SS de servir « avec fidélité et bravoure jusqu'à la mort ». Ils sont dirigés sur Berlin, qu'ils traversent en chantant au milieu d'une population stupéfaite, alors que les forces soviétiques referment leur tenaille sur la ville.
Sur ces trois cents Français partis « mourir à Berlin » le 24 avril 1945, il n'en restera plus qu'une trentaine le 2 mai, jour de la capitulation allemande, qui verront s'écrouler l'univers national-socialiste dans le décor même du crépuscule des dieux.