Fin mai 1944, les armées alliées préparent le débarquement sur les côtes normandes. Dans le village de Sainte-Cécile, à quinze kilomètres de Reims, les Allemands ont installé un central téléphonique à l'intérieur d'un château historique. En vain, l'aviation britannique a essayé de détruire cette place stratégique. Un raid des résistants locaux organisé par Betty Clairet, major de vingt-neuf ans dans l'armée anglaise, s'est également soldé par un échec car le MI6 avait sous-estimé les effectifs de la garnison. Revenue à Londres en ayant subtilisé le laissez-passer d'une femme de ménage du central téléphonique, Betty réussit à convaincre ses supérieurs d'organiser une nouvelle tentative de sabotage en recrutant elle-même quelques femmes qui vont former un commando unique en son genre. Elles ont une semaine pour réussir leur mission mais elles ignorent qu'à Sainte-Cécile, un agent de renseignement nazi a pu obtenir des informations capitales sur la résistance en torturant un des rescapés de l'assaut manqué. Ken Follett excelle par-dessus tout dans le thriller historique et son roman, qui se déroule durant les dix jours qui précédèrent le débarquement allié du 6 juin 1944, ne déroge pas à la règle. Construit selon une suite de rebondissements dramatiques qui opposent en permanence les deux camps, Le Réseau Corneille met en lumière le rôle indispensable joué par la résistance, et plus particulièrement la place tenue par les femmes dans ce combat quotidien.
L'historien Ian Kershaw livre un grand récit de la fin de la guerre.
De lattentat manqué contre Hitler, le 20 juillet 1944, à la capitulation du 8 mai 1945, lAllemagne tombe peu à peu dans la folie meurtrière et la destruction. Cest un pays tout entier qui se transforme en immense charnier. Les morts civils tués sous les bombardements alliés, rescapés des camps
victimes des « marches de la mort », soldats sacrifiés dans des batailles perdues davance se comptent par milliers. Malgré tout, la guerre dure, le régime tient. La Wehrmacht continue denvoyer des soldats combattre sur le front.
Pourquoi la guerre a-t-elle duré si longtemps ? Comment expliquer lincroyable résistance du régime nazi au milieu des décombres ? Cest pour répondre à ces questions que le grand historien britannique Ian Kershaw a entrepris ce vaste récit des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale. Lobstination fanatique du Führer, lemprise du parti nazi sur la population, la peur viscérale de larmée Rouge, mais
aussi les choix stratégiques et militaires des Alliés sont quelques-unes des hypothèses explorées dans ce livre, qui est aussi une réflexion brillante sur les rouages du régime nazi au moment de son agonie.
De par sa dimension véritablement planétaire, la Seconde Guerre mondiale, le plus grand confl it de lhistoire par ses destructions, le nombre de ses victimes et les bouleversements provoqués dans lordonnancement du monde, a dominé le paysage mental de plusieurs générations dêtres humains. Malgré lextraordinaire profusion de livres, de films et de documentaires sur le sujet depuis presque soixante-dix ans, notre connaissance du conflit reste fragmentaire et souvent déformée par le prisme de l« histoire officielle » propre à chaque nation.
Antony Beevor, en déployant lexceptionnel talent de conteur qui a fait de Stalingrad, de La Chute de Berlin et de D-Day des best-sellers internationaux, réunit ici les éléments disparates de la petite histoire pour composer la mosaïque de la Grande Histoire telle quelle ne nous est jamais apparue, chaque élément prenant la place qui lui revient réellement. Sur la base de documents anciens comme darchives inédites, avec le style limpide et la compassion qui le caractérisent, Antony Beevor nous emmène de lAtlantique Nord au Pacifique Sud, de la steppe sibérienne au désert de Lybie, de la jungle birmane à Berlin sous les bombes, des lambris dorés des chancelleries à Leningrad assiégé, sans rien nous épargner des horreurs de la guerre, quil sagisse des Einsatzgruppen à larrière du front de lEst, des prisonniers du goulag enrôlés de force dans des bataillons-suicides, ou des exactions sadiques perpétrées par larmée impériale japonaise en Chine.
En peignant cette fresque aux proportions proprement héroïques, Antony Beevor ne perd jamais de vue le destin individuel des militaires et des civils dont les vies furent broyées par les forces titanesques déchaînées par ce conflit, le plus meurtrier de lhistoire de lhumanité.
Comment une équipe de chasseurs de nazis, composée de survivants et de jeunes agents israéliens, traqua le plus recherché des criminels de guerre. Printemps 1945. Alors que les Alliés libèrent l'Allemagne et arrêtent les hauts dignitaires nazis, le maître d'oeuvre de l'extermination des Juifs, abandonnant son uniforme de colonel SS, disparaît soudain dans la nature. Ce colonel, Adolf Eichmann, aura passé quinze années de sa vie à fuir, d'un camp de prisonniers à une cabane de bûcherons, avant d'être arrêté dans un faubourg misérable de Buenos Aires. Au fil de cette chasse à l'homme menée sur trois continents, apparaissent des personnages éminemment romanesques, parmi lesquels un juge allemand obstiné et un vieil homme aveugle secondé par sa fille, ainsi qu'un service secret israélien qui commence à faire parler de lui : le Mossad. Tous ont raconté à l'auteur leur version de l'histoire - qui aboutit en 1962 à Jérusalem au procès retentissant et à l'exécution du criminel nazi, incarnation de la banalité du mal selon Hannah Arendt. Haletant comme un roman d'espionnage, La Traque d'Eichmann est nourri d'entretiens et d'archives accessibles pour la première fois.
En s appuyant sur le témoignage des survivants des bombes d'Hiroshima et de
Nagasaki, Charles Pellegrino retrace les événements des deux jours d'août 1945 durant lesquels des engins atomiques ont explosé sur le Japon, changeant à jamais la vie sur Terre. Au c ur de ce récit, la voix de ceux qui ont vécu les premiers les explosions atomiques: les civils japonais et les aviateurs américains.
Trente personnes sont connues pour avoir fui Hiroshima par le train pour Nagasaki, où ils sont arrivés juste à temps pour assister à la seconde bombe. Charles Pellegrino raconte leur histoire et laisse entre autres la parole à Tsutomu Yamaguchi, une des rares personnes à avoir survécu deux fois aux effets du cataclysme depuis Ground Zero.
La seconde fois, une cage d'escalier lui servit de cocon, tandis que l'ensemble du bâtiment disparut tout autour de lui.
Remisé dans un grenier depuis quarante ans, ce manuscrit constitue un témoignage historique de première importance sur l'univers concentrationnaire et les détenus.
Carl Schrade a en effet passé onze ans dans les différents camps de concentration du régime nazi. Arrêté en 1934 à la sortie d'un déjeuner pour quelques propos critiques lancés à table, ce jeune commerçant suisse décrit avec une précision extraordinaire la vie quotidienne des détenus et de leurs geôliers. Travaux épuisants, humiliations, crimes gratuits mais aussi épidémies, maladies, rapports humains réduits le plus souvent à la brutalité et à la violence.
Déplacé dans les principaux camps - de Dachau à Buchenwald ou Flossenbürg - au gré des contraintes de l'effort de guerre, Schrade livre une radiographie sans concession. Seule l'amitié de quelques camarades - dont le grand résistant français à qui il confiera son manuscrit - et le désir de témoigner le font tenir. Avec son écriture sans afféterie ni pathos et même ses inexactitudes, ce texte entre en résonnance avec ceux de Primo Levi ou d?Irène Némirovsky.
Dans la nuit du 23 au 24 avril 1945, un ordre parvient à l'état-major du régiment Charlemagne : l'unité des volontaires français de la Waffen-SS, qui vient de livrer de terribles combats en Poméranie, où la division a été aux trois quarts anéantie, doit envoyer de toute urgence un bataillon d'assaut à Berlin. Plus de trois cents hommes parviennent à rejoindre la capitale du Reich, au moment même où les forces soviétiques en achèvent l'encerclement. Les Français appelés ainsi à livrer leur dernier combat traversent la ville en chantant, au milieu d'une population stupéfaite de leur arrivée, alors que tout s'écroule. Engagés dans le Secteur de Neuköln, ils reprennent aux Russes quelques pâtés de maison, mais doivent se replier pour éviter l'encerclement. Ils rejoignent la Hermannplatz, où ils sont organisés en commandos d'intervention contre les chars. Ils vont défendre, pendant près d'une semaine, les artères menant de la place Belle-Alliance à la porte de Brandebourg. L'étau de l'Armée rouge se resserre inexorablement sur la Chancellerie, où Adolf Hitler vit ses dernières heures. Après avoir mis plus de soixante chars russes hors de combat, les SS français seront les derniers à se battre encore au matin du 2 mai 1945, lors de la capitulation des forces allemandes de la capitale. Sur les trois cents volontaires partis pour mourir à Berlin, il n'en reste alors plus qu'une trentaine, tandis que s'effondre autour d'eux le IIIe Reich, censé durer mille ans.
Le 16 juillet 1942, à l'aube, débute à Paris une vaste opération policière, baptisée Vent printanier . Voulue par les autorités allemandes, elle mobilise près de 9 000 hommes des forces du gouvernement de Vichy. Ce jour-là et le lendemain, 12 884 juifs sont arrêtés, dont 4 051 enfants. Tandis que les célibataires et les couples sans enfants sont directement conduits au camp d'internement de Drancy, les familles, soit plus de 7 000 personnes, sont détenues au Vélo-drome d'Hiver. Elles y demeurent plusieurs jours, jusqu'à leur internement à Pithiviers et à Beaune la Rolande (avant d'être déportées vers les camps de concentration d'Allemagne et de Pologne), dans des conditions épouvantables : entassées dans les gradins, dans une chaleur épouvantable, presque sans eau, ni vivres. Fruit d'une longue enquête, La Grande Rafle du Vel d'Hiv met en évidence de façon saisissante la responsabilité du gouvernement de Vichy dans la déportation des Juifs de France. Il demeure encore aujourd'hui le document de référence sur le crime du Jeudi noir de juillet 1942.
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien mit sur pied cinq camps d internement pour prisonnier et internés allemands dans le sud du Québec (Farnham, Grande-Ligne, île-aux-Noix, Sherbrooke et Sorel). Cet ouvrage analyse le fonctionnement de ces camps. Il évoque aussi la vie derrière les barbelés et les tensions physiques et psychologiques auxquelles furent soumis ces hommes. Il porte également un regard sur les programmes d éducation conçus à leur intention
L'objet de ce journal n'est donc pas son auteur, mais cette Europe qu'il a vue, d'un regard de plus en plus fasciné et horrifié, dévaler follement la route d'Armageddon pendant la seconde moitié des années 1930. Un seul pays, l'Allemagne, et un seul homme, Hitler, conduisaient l'Europe vers le désastre. J'ai passé dans ce pays à proximité de cet homme la plupart des années que j'ai vécues outre-mer. C'est de cet excellent point d'observation que j'ai vu les démocraties européennes chanceler, se lézarder et retraiter, leur confiance, leur jugement et leur volonté paralysés, d'un bastion à l'autre jusqu'à ce qu'il leur fut devenu impossible, sauf à l'Angleterre, de résister. De l'intérieur de cette citadelle solitaire, je pouvais aussi voir Hitler aller de victoire en victoire, unifiant l'Allemagne, la réarmant, écrasant et annexant ses voisins, jusqu'à ce qu'il eut fait du Troisième Reich le maître armé du continent
Tout commence le 16 décembre 1944 à 5h30. Un bombardement nourri sur le front occidental - sur le haut plateau ardennais - marque le début de la contre-offensive de Hitler pour stopper la progression alliée et avancer sur Anvers. L'opération militaire la plus importante des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale est lancée. Face à la violence de l'attaque allemande, la réponse américaine ne tarde pas : Eisenhower envoie toutes les forces blindées en direction des Ardennes. La bataille des Ardennes telle qu'on ne vous l'a jamais racontée. De la préparation de l'offensive à la description des combats en passant par l'évocation de la vie des civils et des militaires durant cet hiver glacial, Pierre Stéphany nous fait vivre les événements d'un combat terrestre intense, lourd en pertes humaines et matérielles. Un livre captivant sur une bataille qui ne fut pas une ultime péripétie du conflit mondial, mais bien un engagement comparable à la bataille de Normandie.
Winston Churchill parle de la Seconde Guerre mondiale en tant qu'homme d'Etat ayant été tour à tour acteur et témoin de l'histoire. Il se livre à une reconstitution de cette guerre sur tous les fronts en Europe, en Afrique, en Russie, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique sud.
En dépit de la dimension épique des combats relatés de manière substantielle dans des centaines de livres, aucun ouvrage global n'a raconté jusqu'ici en totalité les origines et le déroulement de l'un des plus gigantesques conflits de l'histoire de l'humanité. Grâce à la déclassification de près de 500 000 dossiers et documents secrets appartenant aux archives nationales américaines et anglaises, John Costello a été l'un des premiers à pouvoir utiliser de nouvelles informations qui remettent aujourd'hui sérieusement en cause les idées traditionnellement reçues. Ce qui est particulièrement étonnant, dans son énorme entreprise, c'est qu'elle nous apporte, références à l'appui, une nouvelle version des faits, avant et pendant la guerre, jusqu'à sa terrifiante conclusion en forme de champignon nucléaire à Hiroshima et à Nagasaki. Des années furent évidemment nécessaires aux historiens pour en filtrer et en apprécier les révélations, principalement au niveau des décisions cruciales d'ordre stratégique, des victoires et des défaites, un grand nombre d'entre elles résultant de l'action déterminante de services parallèles dont on ignorait jusqu'à présent l'existence. Retraçant de manière toujours passionnante l'âpreté de l'affrontement et l'étendue de son enjeu, La Guerre du Pacifique est un fantastique récit des hostilités à la lumière révélatrice des succès techniques et logistiques des Occidentaux.
Massacres en masse de prisonniers de guerre, notamment à Nankin ; asservissement de millions d'Asiatiques et d'Occidentaux, entre camps de la faim et chantiers de la mort ; atmosphère de terreur à l'échelle d'un quasi-continent ; débauche de crimes sexuels et prostitution forcée ; utilisation de cobayes humains ; pillage généralisé ; intoxication par la drogue de populations entières. Cela dura huit ans et toucha 400 millions d'êtres humains. Ce terrifiant volet de la Seconde Guerre mondiale n'avait jamais fait l'objet jusqu'à présent d'une étude approfondie et globale. Les pratiques meurtrières de l'armée de l'Empereur du Japon sont minutieusement décrites, afin d'en comprendre les mécanismes. Comment en arriva-t-on là, dans un pays qui était apparu comme un modèle de modernité ? Les explications, trop simples, par la culture ou le contexte ne tiennent pas. C'est la conquête d'une armée par l'ultranationalisme, puis la conquête d'un pays par le militarisme qui sont en cause. Au-delà, c'est l'ère du fascisme, des totalitarismes, du triomphe de la brutalité qui trouva au Japon un formidable point d'appui. Ces horreurs des années 1937-1945 restent aujourd'hui au c?ur des mémoires et des controverses historiques au Japon, en Chine, ainsi que dans les autres pays asiatiques. Pour comprendre à la fois les totalitarismes d'hier et l'Asie d'aujourd'hui, il était indispensable de mettre en lumière ces violences massives et méconnues.
Le débarquement allié en Normandie, le 6 juin 1944, passe à juste titre pour un des grands tournants de la Seconde Guerre mondiale ? à tel point que, dans l?esprit de nombreux Français, le reste de la guerre ne fut qu?une formalité. Or il n?en est rien. La bataille de Normandie fut longue, difficile, émaillée d?atrocités ? et décisive. D-Day et la bataille de Normandie est le premier livre d?historical narrative à l?anglo-saxonne sur ces trois mois de guerre totale publié en France depuis Le Jour le plus long de Cornelius Ryan. Antony Beevor a pu consulter des archives récemment ouvertes aux États-Unis et en Angleterre, mais aussi des documents inédits allemands, français et canadiens, et retrouver des enregistrements originaux, dont les debriefings des soldats américains sur le terrain, nous offrant ainsi une reconstitution entièrement nouvelle et à rebours des mythes dominants.
Thomas J. Dodd faisait partie de l'équipe de juristes américains composant le tribunal de Nuremberg. Grâce à son talent dans la conduite des interrogatoires des accusés - dont des personnages tristement célèbres comme Hermann Göring, Alfred Rosenberg, Albert Speer et Rudolf Hess -, il ne tarda pas à devenir le procureur américain en second. Quinze mois durant, Thomas J. Dodd écrivit chaque soir à sa femme, Grace, restée aux Etats-Unis. Des décennies plus tard, leur fils, Christopher, sénateur démocrate du Connecticut, a découvert les lettres dans les archives familiales. Après plusieurs mois de travail sur cette énorme correspondance, fasciné par la description saisissante des hauts dignitaires nazis et du fonctionnement de la justice, il en a publié des extraits judicieusement choisis. Ce recueil de lettres décrit comme cela n'avait encore jamais été fait les intrigues, les querelles intestines et les drames quotidiens de l'un des procès les plus importants de l'histoire.
Mai 1944. Le jour de ses 15 ans, Eva Schloss, une camarade d'Anne Frank, jeune juive réfugiée aux Pays-Bas comme elle, est découverte par les nazis dans sa cachette d'Amsterdam. Elle est envoyée à Auschwitz avec toute sa famille. Eva et sa mère réchapperont de l'enfer, son père et son frère n'en reviendront pas. Après la guerre, la mère d'Eva épouse Otto Frank, le père d'Anne Frank, qui a perdu sa femme et ses deux filles dans l'horreur des camps. Eva Schloss et Anne Frank, deux destins singulièrement parallèles pour ces deux adolescentes, à ceci près qu'Eva a survécu à une tragédie dont elle peut aujourd'hui témoigner. De sa rencontre avec le docteur Josef Mengele, qui faillit la choisir pour ses expériences sadiques, à la découverte par Otto Frank du journal de sa fille, ce récit déchirant retrace le combat inlassable d'une femme contre la folie des hommes et du génocide.
De 1947 à 1987, sept ex-dignitaires nazis condamnés par le tribunal de Nuremberg purgent leur peine dans la prison de Spandau, à Berlin. Parmi eux, Rudolf Hess, le troisième homme du régime nazi, et Albert Speer, l'architecte d'Hitler et ministre de l'Armement du IIIe Reich. A Spandau, le règlement est drastique. Les seuls qui sont autorisés à échanger avec les détenus, une fois par semaine, sont les pasteurs nommés aumôniers de la prison. Pendant quarante ans, douze hommes de foi se succèdent auprès d'eux, leur parlent et écoutent leurs obsessions. Des questions inévitables se posent devant ces criminels parmi les pires de l'Histoire : prennent-ils conscience, au fil des années, des horreurs du régime nazi ? Que ressentent-ils face à leur châtiment ? Mais aussi, du point de vue de l'homme de foi, comment aborde-t-on quelqu'un qui a participé à de telles atrocités ? Les pasteurs de Spandau sont français, trois sont encore en vie. Ces grands témoins de l'Histoire ont accepté, pour la première fois, de raconter leur expérience. Un témoignage passionnant, une véritable incursion dans les méandres de la nature humaine.
La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril 1945 - les Soviétiques sont aux portes - jusqu'au 22 juin, a voulu rester anonyme, lors de la première publication du livre en 1951, et après. A la lecture de son témoignage, on comprend pourquoi. Sur un ton d'objectivité presque froide, ou alors sarcastique, toujours précis, parfois poignant, parfois comique, c'est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en ruine, habité par des femmes de tout âge, des hommes qui se cachent : vie misérable, dans la peur, le froid, la saleté et la faim, scandée par les bombardements d'abord, sous une occupation brutale ensuite. S'ajoutent alors les viols, la honte, la banalisation de l'effroi. C'est la véracité sans fard et sans phases qui fait la valeur de ce récit terrible, c'est aussi la lucidité du regard porté sur un Berlin tétanisé par la défaite. Et la plume de l'auteur anonyme rend admirablement ce mélange de dignité, de cynisme et d'humour qui lui a permis, sans doute, de survivre.
Le 27 décembre 1944, la corvette canadienne St Thomas effectue un grenadage contre le sous-marin allemand U-877 et le contraint à faire surface. Passant outre aux lois de la guerre suggérant aux attaquants d'abandonner les marins ennemis en perdition dans les flots, le commandant en second Stanislas Déry décide de les recueillir à son bord. Une scène inouïe de fraternité se joue alors dans les eaux glaciales de l'Atlantique Nord. En quelques minutes, le destin de ces soldats va changer de cours... Stanislas Déry et son homologue allemand, l'Oberleutnant zur See Peter Heisig, noueront un lien exceptionnel durant plus d'un demi-siècle. Nourri par le témoignage des survivants et la correspondance des officiers, Ne tirez pas ! est le récit d'une amitié improbable, mais aussi celui de l'incroyable bataille qui opposa les Loups gris de la Kriegsmarine aux navires alliés dans l'ultime phase du second conflit mondial. Alain Stanké, auteur et réalisateur, a tiré de cette aventure un documentaire diffusé sur les grands réseaux de télévision.
Toutes les étapes de la guerre 39-45 racontées de manière claire et didactique. Un auteur spécialiste : le Général (CR) Jean Delmas, officier du Génie, docteur en histoire, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Ancien chef du cours d'histoire de l'Ecole supérieure de guerre, ancien chef du Service historique de l'armée de terre (1980-1986), il est l'auteur de nombreux ouvrages historiques, dont La bataille d'Alger, publié chez Larousse en 2007. Toutes les infos pour comprendre les enjeux de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences actuelles. Des auteurs français spécialistes et pédagogues : la garantie d'un contenu sérieux. Une mini encyclopédie qui fait te tour de la question. Une lecture facile et rapide pour maîtriser tous les sujets, clés en main
Ayant mis aux prises, de la fin septembre 1941 à la fin avril 1942, dans les conditions les plus atroces, un total de sept millions d'hommes dont plus de deux millions et demi devaient figurer au bilan des pertes, la bataille de Moscou représente certainement le plus gigantesque affrontement militaire de l'Histoire moderne. Son issue, de plus, décida en bonne part de celle de la Deuxième Guerre mondiale. Il n'en demeure pas moins qu'au contraire des batailles de Stalingrad ou de Koursk, dont l'importance stratégique et politique fut finalement moindre, elle n'est le plus souvent citée qu'en passant, et très rarement remise à sa vraie place. Il y a des raisons à cela - des raisons pour lesquelles les détails de cet affrontement presque direct entre deux tout-puissants dictateurs, Hitler et Staline, gênent encore bien des historiens officiels. Se penchant, à travers d'émouvants témoignages de survivants comme à travers des archives encore inédites, sur l'effroyable drame humain que représentèrent ces sept mois d'une lutte à la sauvagerie sans bornes, et n'hésitant pas, en violant tous les tabous, à explorer les coulisses politicopsychologiques de cette tragédie, Andrew Nagorski nous apporte, en même temps qu'un récit passionnant, les raisons de l'étrange discrétion continuant à entourer l'un des épisodes clés de la Deuxième Guerre mondiale.
Que ce soit pour préparer l'ascension du régime nazi, le maintenir au pouvoir, perpétuer sa gloire ou cacher ses crimes atroces, les architectes du IIIe Reich ont eu recours à une multitude de mensonges dont certains perdurent encore aujourd'hui. Des raisons de la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale aux prétendus bienfaits du régime hitlérien (les autoroutes, la baisse de la criminalité), des moeurs de ses dirigeants (morphinomanes, occultistes) jusqu'à la solution finale qui cachait l'extermination...
Constitués à l'origine de volontaires issus de la S5, les Einsatzgruppen (groupes d'intervention), sont actifs dès 1939. Réorganisés au printemps 1941, ils opèrent à partir du 22 juin 1941 sur le front de l'Est, derrière la Wehrmacht, et étoffent massivement leurs effectifs au cours des dix-huit mois suivants. Donné avant l'offensive, l'ordre de tuer les cadres du régime soviétique et les hommes juifs adultes bascule en décision génocidaire dans la première semaine du mois d'août 1941. Loin d'être éloignée du massacre, la Wehrmacht en est le premier témoin oculaire tout en prêtant souvent main-forte aux tueurs. En moins de cinq mois, le massacre devient un génocide à l'échelle de l'URSS d'abord (août 1941), puis à celle du continent européen tout entier (novembre 1941). Les tueries par fusillades opérées par les Einsatzgruppen constituent le laboratoire de la solution finale. La machine génocidaire connaît toutefois des ratés. À partir de la tuerie de Minsk à laquelle il assiste le 15 août 1941, Himmler se déclare convaincu qu'il faut mettre au point un autre moyen de mise à mort, plus rapide et discret, moins éprouvant surtout pour les tueurs. Ce sera le camion à gaz (Chelmno, décembre 1941), puis la chambre à gaz. Les volontaires du meurtre de masse n'étaient pas des hommes ordinaires, mais les héritiers d'un endoctrinement pour lequel tout Juif constituait une nuisance à éradiquer. La force des Einsatzgruppen tient à la convergence de l'endoctrinement, de l'esprit de corps qui ouvre le chemin aux exactions de groupe, et d'une coupure d'avec le monde traditionnel qui permet de lever les inhibitions. Ralf Ogorreck analyse le recrutement, la formation et le modus operandi de ceux qui mirent en oeuvre cette Shoah par balles dont on commence à peine à mesurer l'ampleur.
Dans la famille de Daniel Mendelsohn, il y a un trou : en 1941, son grand-oncle, sa femme et leurs quatre filles ont disparu dans l?est de la Pologne. Comment sont-ils morts ? Nul ne le sait. Pour résoudre cette énigme, l?auteur part sur leurs traces. Le résultat ? Non un énième récit sur la Shoah, mais un formidable document littéraire, à la fois enquête dans l?Histoire et roman policier. Écoutons ceux qui l?ont lu : Joyce Carol Oates : « Daniel Mendelsohn a écrit une oeuvre puissamment émouvante sur le passé ?perdu? d?une famille, qui rappelle à la fois l?opulence des oeuvres en prose de Proust et les textes elliptiques de W.G. Sebald.» Jonathan Safran Foer : « Entre épopée et intimité, méditation et suspense, tragédie et hilarité, Les Disparus est un livre merveilleux. »
Ils étaient juifs, polonais, Témoins de Jéhovah, homosexuels, tsiganes, communistes ou prisonniers de guerre russes. Tous ont en commun d'avoir connu l'enfer des camps nazis. Et d'y avoir survécu. Ce sont les témoignages d'une centaine de ces voix oubliées qu'a enregistrés Lyn Smith, professeur de sciences politiques, pour le compte de l'Imperial War Museum de Londres, sur une période de vingt-cinq ans. Avec leurs propres mots, ces rescapés de l'inconcevable racontent comment la terreur nazie a peu à peu affecté leur vie quotidienne, jusqu'à l'horreur des ghettos, des camps de concentration ou d'extermination et des marches de la mort. Quels qu'aient été à l'époque leur âge, leur nationalité, leur confession et leurs convictions politiques, tous s'expriment avec une retenue et une pudeur qui contrastent avec l'étendue des sévices moraux et physiques qu'ils ont subis. Et pourtant, à travers ces récits de cruautés banales ou d'atrocités inimaginables rayonnent comme par miracle des moments d'espoir et de grâce. Emouvant témoignage du courage et de la volonté des hommes, La Voix des survivants est un livre important et nécessaire. Une contribution essentielle au devoir de mémoire.
La « Grande Guerre patriotique », celle qui débuta en 1941 par une déroute dans la confusion et l'incrédulité et se termina, après quatre ans de sacrifices inouïs, avec le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau flottant sur le toit du Reichstag, Vassili Grossman l'a vue de près. Correspondant de guerre pour Krasnaïa Zvezda, le quotidien officiel de l'Armée rouge, du début à la fin de ce conflit, il a été sur tous les fronts : la défense de Moscou, Stalingrad, bien sûr - expérience qui lui inspira son inoubliable roman Vie et Destin -, l'Ukraine, la Biélorussie, la libération des camps de la mort en Pologne, l'entrée dans Varsovie réduite au silence après l'insurrection, la chute de Berlin. Il a couché sur le papier ce qu'il appelle « la vérité impitoyable de la guerre », constituée d'anecdotes, de détails révélateurs, de propos, de gestes ou de comportements saisis sur le vif avec un regard empreint d'une profonde humanité dans cette négation de l'humanité que fut la guerre sur le front russe.Ses carnets, par leur liberté de ton et leur préférence marquée pour la vérité profonde des hommes plutôt que pour les vérités officielles, différaient sensiblement de ses dépêches publiées dans L'Étoile rouge et auraient pu valoir de gros ennuis à Grossman s'ils avaient été découverts. Aujourd'hui, l'historien Antony Beevor les sauve de l'oubli en nous en proposant des morceaux choisis reliés entre eux par des indications précieuses sur le déroulement de la guerre, le contexte politique et le cheminement personnel de Grossman, ex-communiste désenchanté, juif athée, et avant tout écrivain, c'est-à-dire chroniqueur à la fois lucide et complice de la condition humaine à une époque qui ne voulait voir que des héros et des traîtres.
L'ouvrage au titre terrible de Raul Hilberg est l'oeuvre de toute une vie. Pendant trente-six ans, l'auteur a sondé les centres d'archives de l'Europe entière afin de répondre à une question : comment cet événement sans précédent qui eut pour résultat le meurtre de plus de cinq millions de personnes a-t-il pu avoir lieu ? Refusant de s'en tenir au seul constat d'une catastrophe morale, Hilberg analyse minutieusement les étapes qui, de la définition des Juifs par l'administration allemande des années trente à la Solution finale, ont jalonné le processus de destruction.
Par un traitement exhaustif des sources disponibles, l'auteur apporte patiemment la preuve que rien n'a été laissé au hasard dans l'organisation du système criminel des nazis. À l'appui de cette thèse, les décrets et notes de service du IIIe Reich prouvent le caractère méthodique de l'opération. La conclusion est implacable.
L'ouvrage au titre terrible de Raul Hilberg est l'oeuvre de toute une vie. Pendant trente-six ans, l'auteur a sondé les centres d'archives de l'Europe entière afin de répondre à une question : comment cet événement sans précédent qui eut pour résultat le meurtre de plus de cinq millions de personnes a-t-il pu avoir lieu ? Refusant de s'en tenir au seul constat d'une catastrophe morale, Hilberg analyse minutieusement les étapes qui, de la définition des Juifs par l'administration allemande des années trente à la Solution finale, ont jalonné le processus de destruction.
Par un traitement exhaustif des sources disponibles, l'auteur apporte patiemment la preuve que rien n'a été laissé au hasard dans l'organisation du système criminel des nazis. À l'appui de cette thèse, les décrets et notes de service du IIIe Reich prouvent le caractère méthodique de l'opération. La conclusion est implacable.
Incarnation de la terreur, exécuteurs du génocide, les SS représentent comme nulle autre organisation toute la folie du IIIe Reich. Comment la petite garde rapprochée de Hitler s'est-elle muée en quelques années en Etat dans l'Etat totalitaire du Führer ? Qui étaient ses têtes pensantes ? Que sont devenus ses membres survivants après la guerre ? Guido Knopp se livre ici à un bilan sur l'histoire de la SS, du vivant des dernières victimes et des derniers bourreaux. Il s'appuie sur de nombreuses sources inédites et fait parler des témoins qui ne s'étaient jamais exprimés. Un outil indispensable pour une meilleure compréhension de la période la plus sombre du XXe siècle.