Massacres en masse de prisonniers de guerre, notamment à Nankin ; asservissement de millions d'Asiatiques et d'Occidentaux, entre camps de la faim et chantiers de la mort ; atmosphère de terreur à l'échelle d'un quasi-continent ; débauche de crimes sexuels et prostitution forcée ; utilisation de cobayes humains ; pillage généralisé ; intoxication par la drogue de populations entières. Cela dura huit ans et toucha 400 millions d'êtres humains. Ce terrifiant volet de la Seconde Guerre mondiale n'avait jamais fait l'objet jusqu'à présent d'une étude approfondie et globale. Les pratiques meurtrières de l'armée de l'Empereur du Japon sont minutieusement décrites, afin d'en comprendre les mécanismes. Comment en arriva-t-on là, dans un pays qui était apparu comme un modèle de modernité ? Les explications, trop simples, par la culture ou le contexte ne tiennent pas. C'est la conquête d'une armée par l'ultranationalisme, puis la conquête d'un pays par le militarisme qui sont en cause. Au-delà, c'est l'ère du fascisme, des totalitarismes, du triomphe de la brutalité qui trouva au Japon un formidable point d'appui. Ces horreurs des années 1937-1945 restent aujourd'hui au c?ur des mémoires et des controverses historiques au Japon, en Chine, ainsi que dans les autres pays asiatiques. Pour comprendre à la fois les totalitarismes d'hier et l'Asie d'aujourd'hui, il était indispensable de mettre en lumière ces violences massives et méconnues.
La jeune Berlinoise qui a rédigé ce journal, du 20 avril 1945 - les Soviétiques sont aux portes - jusqu'au 22 juin, a voulu rester anonyme, lors de la première publication du livre en 1951, et après. A la lecture de son témoignage, on comprend pourquoi. Sur un ton d'objectivité presque froide, ou alors sarcastique, toujours précis, parfois poignant, parfois comique, c'est la vie quotidienne dans un immeuble quasi en ruine, habité par des femmes de tout âge, des hommes qui se cachent : vie misérable, dans la peur, le froid, la saleté et la faim, scandée par les bombardements d'abord, sous une occupation brutale ensuite. S'ajoutent alors les viols, la honte, la banalisation de l'effroi. C'est la véracité sans fard et sans phases qui fait la valeur de ce récit terrible, c'est aussi la lucidité du regard porté sur un Berlin tétanisé par la défaite. Et la plume de l'auteur anonyme rend admirablement ce mélange de dignité, de cynisme et d'humour qui lui a permis, sans doute, de survivre.
La bataille de Stalingrad représente sans doute le tournant principal de la Deuxième Guerre mondiale, en même temps que l'un des plus grands drames humains qu'ait jamais engendrés un conflit.
C'est à Stalingrad, en effet, sur les bords de la Volga, que se brisa à jamais, au coeur du terrible hiver 1942-1943, le rêve hitlérien de soumission de la Russie et de conquête d'un Empire oriental sans précédent pour le « Reich millénaire ». C'est là aussi et surtout que se brisa l'Armée allemande. La Wehrmacht, naguère triomphante, perdit à Stalingrad beaucoup plus que les 275 000 hommes pris au piège dans les ruines d'une cité devenue symbole. Elle y perdit son âme et la conviction de son invincibilité. Après Stalingrad, elle ne sera plus jamais la même.
Toutes les étapes de la guerre 39-45 racontées de manière claire et didactique. Un auteur spécialiste : le Général (CR) Jean Delmas, officier du Génie, docteur en histoire, diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris. Ancien chef du cours d'histoire de l'Ecole supérieure de guerre, ancien chef du Service historique de l'armée de terre (1980-1986), il est l'auteur de nombreux ouvrages historiques, dont La bataille d'Alger, publié chez Larousse en 2007. Toutes les infos pour comprendre les enjeux de la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences actuelles. Des auteurs français spécialistes et pédagogues : la garantie d'un contenu sérieux. Une mini encyclopédie qui fait te tour de la question. Une lecture facile et rapide pour maîtriser tous les sujets, clés en main
Le conflit dévastateur qui, de 1939 à 1945, embrasa le monde, a été abondamment photographié par des professionnels ou ses amateurs. Ces documents sont d'authentiques témoignages sur l'atrocité des combats, les drames vécus par des millions de soldats et de civils, l'héroïsme et le sacrifice personnel de ces sommes et ces femmes qui ont vécu l'horreur de la guerre. Les photographies présentées dans ce livre ont été soigneusement sélectionnées pour donner une vue d'ensemble réaliste et taire du théâtre des opérations, année par année, front par front. Les synthèses sur les événements marquants de chaque période et les commentaires accompagnant les photographies offrent une lecture continue du déroulement des combats. A côté des images classiques, telles le retour du général MacArthur, aux Philippines ou le défilé des troupes allemandes sur la place de la Concorde, à Paris, des clichés pris sur le vif apportent un autre éclairage sur l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. La plupart des reporters sont anonymes, photographes des armées alliées ou ennemies, soldats qui avaient emporté leur appareil sur le terrain. Certains sont cependant restés à la postérité, tels Cecil Beaton, Bill Brandt ou Robert Capa, lequel s'était déjà illustré par ses reportages sur la guerre civile espagnole. Photographies de guerre ou images de la vie quotidienne, nombre des documents présentés dans ce livre ont été rarement publiés, des dizaines d'entre eux sont inédits. Ils révèlent l'esprit d'une époque et retracent l'histoire d'un conflit sans précédent, mené sur tous les continents et sur tous les océans, un conflit qui marquera le monde entier, de génération en génération.
Au cours de la Deuxième Guerre mondiale, le gouvernement canadien mit sur pied cinq camps d internement pour prisonnier et internés allemands dans le sud du Québec (Farnham, Grande-Ligne, île-aux-Noix, Sherbrooke et Sorel). Cet ouvrage analyse le fonctionnement de ces camps. Il évoque aussi la vie derrière les barbelés et les tensions physiques et psychologiques auxquelles furent soumis ces hommes. Il porte également un regard sur les programmes d éducation conçus à leur intention
A travers ces questions, Christopher R.Browning apporte de nouveaux éléments sur la compréhension du génocide juif. Grâce à de nombreux documents d'époque (lettres, témoignages des victimes et bourreaux), l'auteur accorde un soin minutieux à analyser l'action personnelle des individus chargés d'exécuter cette politique de destruction totale. Il révèle les comportements, les motivations ou réactions d'hommes face à leurs actes mais surtout leurs aptitudes à une totale inhumanité.
Petit-Saguenay doit être avant tout considérée comme la pionnière du développement industriel de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Le village de l'Anse-Saint-Étienne, érigé par la Compagnie Price témoigne d'une activité économique significative qui employa jusqu'à près de 500 personnes à sa scierie et à ses chantiers pendant 17 ans (1883-1900).
La première moitié du XXe siècle marque un troisième développement. Celui-là est axé le long de la rivière Petit-Saguenay. La formation de l'administration municipale, scolaire et religieuse sont les bases d'un village permanent dont le peuplement est favorisé suite à l'érection de moulins à scie et à l'établissement de réseaux de communications en ce lieu. Le commerce et l'agriculture naissent et se développent pendant cette période.
La décennie 1940 annonce le début de l'ère de la modernisation du village : électrification, construction de routes, d'un réseau d'acqueduc et d'égoût, d'institutions d'enseignement et financière ainsi que d'un quai sont des atouts qui favorisent le développement du village.
Aujourd'hui, Petit-Saguenay est une municipalité centrée sur les industries de la forêt (omniprésentes depuis sa fondation, il y a plus d'un siècle et demi) et du tourisme. Cette dernière est en émergence depuis la décennie 1980. Le Village-vacances, le Club des Messieurs (site récréopatrimonial de la rivière Petit-Saguenay) et le symposium provincial des villages en couleurs L'Anse-Saint-Jean-Petit-Saguenay représentent des apports significatifs qui assurent le développement de l'économie touristique saguenoise.
C'est une histoire à mille voix, écrite dans l'émotion du moment : elle nous raconte, vus de chaque camp, le débarquement, ses préparatifs, et la bataille de Normandie. Découvrez les lettres et les journaux intimes que les soldats alliés, les civils et leurs ennemis ont écrit au milieu des combats, sur les bateaux, sur les plages ou dans les haies du bocage. Confidences, dernières volontés, déclarations d'amour ou d'effroi? Chacun de ces textes reflète le besoin vital de laisser une trace en cas de disparition. Au fil des pages, on s'aperçoit qu'il n'y a plus d'adversaires, de civils ou de militaires, mais seulement des hommes, des femmes et des enfants jetés dans la tourmente. Ils écrivent dans la fièvre de l'action, de la peur, de l'attente ou de la joie, pour nous faire vivre de l'intérieur l'un des plus grands séismes de l'histoire.
Le 27 décembre 1944, la corvette canadienne St Thomas effectue un grenadage contre le sous-marin allemand U-877 et le contraint à faire surface. Passant outre aux lois de la guerre suggérant aux attaquants d'abandonner les marins ennemis en perdition dans les flots, le commandant en second Stanislas Déry décide de les recueillir à son bord. Une scène inouïe de fraternité se joue alors dans les eaux glaciales de l'Atlantique Nord. En quelques minutes, le destin de ces soldats va changer de cours... Stanislas Déry et son homologue allemand, l'Oberleutnant zur See Peter Heisig, noueront un lien exceptionnel durant plus d'un demi-siècle. Nourri par le témoignage des survivants et la correspondance des officiers, Ne tirez pas ! est le récit d'une amitié improbable, mais aussi celui de l'incroyable bataille qui opposa les Loups gris de la Kriegsmarine aux navires alliés dans l'ultime phase du second conflit mondial. Alain Stanké, auteur et réalisateur, a tiré de cette aventure un documentaire diffusé sur les grands réseaux de télévision.
Dans la nuit du 23 au 24 avril 1945, un ordre parvient à l'état-major du régiment Charlemagne : l'unité des volontaires français de la Waffen-SS, qui vient de livrer de terribles combats en Poméranie, où la division a été aux trois quarts anéantie, doit envoyer de toute urgence un bataillon d'assaut à Berlin. Plus de trois cents hommes parviennent à rejoindre la capitale du Reich, au moment même où les forces soviétiques en achèvent l'encerclement. Les Français appelés ainsi à livrer leur dernier combat traversent la ville en chantant, au milieu d'une population stupéfaite de leur arrivée, alors que tout s'écroule. Engagés dans le Secteur de Neuköln, ils reprennent aux Russes quelques pâtés de maison, mais doivent se replier pour éviter l'encerclement. Ils rejoignent la Hermannplatz, où ils sont organisés en commandos d'intervention contre les chars. Ils vont défendre, pendant près d'une semaine, les artères menant de la place Belle-Alliance à la porte de Brandebourg. L'étau de l'Armée rouge se resserre inexorablement sur la Chancellerie, où Adolf Hitler vit ses dernières heures. Après avoir mis plus de soixante chars russes hors de combat, les SS français seront les derniers à se battre encore au matin du 2 mai 1945, lors de la capitulation des forces allemandes de la capitale. Sur les trois cents volontaires partis pour mourir à Berlin, il n'en reste alors plus qu'une trentaine, tandis que s'effondre autour d'eux le IIIe Reich, censé durer mille ans.
Alors que la défaite de l'Allemagne apparaissait inéluctable, trois cents survivants de la Division Charlemagne décident de lutter jusqu'à la fin et prêtent à nouveau le serment SS de servir « avec fidélité et bravoure jusqu'à la mort ». Ils sont dirigés sur Berlin, qu'ils traversent en chantant au milieu d'une population stupéfaite, alors que les forces soviétiques referment leur tenaille sur la ville.
Sur ces trois cents Français partis « mourir à Berlin » le 24 avril 1945, il n'en restera plus qu'une trentaine le 2 mai, jour de la capitulation allemande, qui verront s'écrouler l'univers national-socialiste dans le décor même du crépuscule des dieux.
Winston Churchill parle de la Seconde Guerre mondiale en tant qu'homme d'Etat ayant été tour à tour acteur et témoin de l'histoire. Il se livre à une reconstitution de cette guerre sur tous les fronts en Europe, en Afrique, en Russie, en Asie du Sud-Est et dans le Pacifique sud.
Au nombre des Juifs polonais déportés qui arrivèrent en mai 1944 à Auschwitz, se trouvait le Dr Miklos Nyiszli, médecin légiste de Budapest.
Le Dr SS Mengele, médecin-chef du camp, un des plus grands criminels de l'Histoire, avait alors besoin d'un anatomiste expérimenté pour procéder à la dissection des malheureux sur lesquels il pratiquait ses monstrueuses expériences.
Au lieu de passer à la chambre à gaz, le Dr Nyiszli fut donc nommé médecin légiste des commandos spéciaux des crématoriums. Ces commandos jouissaient d'un traitement de faveur, mais ils savaient qu'ils seraient « relevés » au bout de quatre mois, c'est-à-dire massacrés.
Or, le Dr Nyiszli échappa par miracle à l'extermination des détenus d'Auschwitz, extermination qui s'étendit même aux SS gardiens du camp. Il put ainsi apporter un témoignage dont la précision et l'objectivité atteignent, dans leur dépouillement, le sommet de l'horreur.
Thomas J. Dodd faisait partie de l'équipe de juristes américains composant le tribunal de Nuremberg. Grâce à son talent dans la conduite des interrogatoires des accusés - dont des personnages tristement célèbres comme Hermann Göring, Alfred Rosenberg, Albert Speer et Rudolf Hess -, il ne tarda pas à devenir le procureur américain en second. Quinze mois durant, Thomas J. Dodd écrivit chaque soir à sa femme, Grace, restée aux Etats-Unis. Des décennies plus tard, leur fils, Christopher, sénateur démocrate du Connecticut, a découvert les lettres dans les archives familiales. Après plusieurs mois de travail sur cette énorme correspondance, fasciné par la description saisissante des hauts dignitaires nazis et du fonctionnement de la justice, il en a publié des extraits judicieusement choisis. Ce recueil de lettres décrit comme cela n'avait encore jamais été fait les intrigues, les querelles intestines et les drames quotidiens de l'un des procès les plus importants de l'histoire.
Incarnation de la terreur, exécuteurs du génocide, les SS représentent comme nulle autre organisation toute la folie du IIIe Reich. Comment la petite garde rapprochée de Hitler s'est-elle muée en quelques années en Etat dans l'Etat totalitaire du Führer ? Qui étaient ses têtes pensantes ? Que sont devenus ses membres survivants après la guerre ? Guido Knopp se livre ici à un bilan sur l'histoire de la SS, du vivant des dernières victimes et des derniers bourreaux. Il s'appuie sur de nombreuses sources inédites et fait parler des témoins qui ne s'étaient jamais exprimés. Un outil indispensable pour une meilleure compréhension de la période la plus sombre du XXe siècle.
Dans les camps de concentration, les S.S. les appelaient « Sorciers du Ciel », ou « Chiens du Ciel », ou « Clowns du Ciel ». Ils étaient prêtres, religieux, pasteurs.
De Mauthausen à Buchenwald, d'Oranienburg à Auschwitz, dans chaque kommando de travail ou d'extermination, ils ont subi le sort commun. Sur les sept mille « Sorciers du Ciel » déportés, cinq mille ont disparu dans les fours crématoires et les charniers.
Les survivants, pour la plupart, devront leur salut à une intervention du Vatican qui permettra, dans le dernier trimestre de 1944, le rassemblement des ecclésiastiques à Dachau, Mais si Dieu était « toléré » dans un block de Dachau, il était « interdit » partout ailleurs sur le « territoire pénitentiaire » du Nouvel Empire.
Que ce soit pour préparer l'ascension du régime nazi, le maintenir au pouvoir, perpétuer sa gloire ou cacher ses crimes atroces, les architectes du IIIe Reich ont eu recours à une multitude de mensonges dont certains perdurent encore aujourd'hui. Des raisons de la défaite de l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale aux prétendus bienfaits du régime hitlérien (les autoroutes, la baisse de la criminalité), des moeurs de ses dirigeants (morphinomanes, occultistes) jusqu'à la solution finale qui cachait l'extermination...
Les expériences médicales tentées sur les déportés des camps de concentration restent le chapitre le moins connu et le plus atroce de l'histoire du Reich nazi. Des médecins allemands, des professeurs d'université, choisis par Himmler, acceptés par Hitler, renièrent toutes les règles morales de leur profession et pratiquèrent plusieurs dizaines d'expériences différentes sur ce « matériel humain « voué à l'extermination. Des sept ou huit mille cobayes « traités », moins de cinq cents sont revenus vivants. L'auteur a recherché et retrouvé ces survivants, marqués à jamais par l'épreuve subie. Leur témoignage et le dépouillement d'archives pour la plupart inédites ont permis à Christian Bernadac de retracer la monstrueuse aventure de ces chercheurs criminels, la souffrance et la mort des « cobayes déportés ».
Mauthausen, Buchenwald, Dachau, Auschwitz.... Chaque camp de concentration a connu tout au long de la Seconde Guerre mondiale d'innombrables « miracles médicaux éalisés par des médecins déportés. Dans cet univers créé pour l'extermination, les « Médecins de l'Impossible », sans médicaments, sans outillage chirurgical, ont obtenu des résultats stupéfiants. Christian Bernadac a recherché et retrouvé 150 médecins ayant exercé dans les « Reviers » (les infirmeries) des camps de concentration, 100 infirmiers et 300 déportés protégés, cachés, guéris ou amputés par leurs camarades. Cette enquête sans précédent et soixante manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre, ont permis à Christian Bernadac de retracer le combat inconnu des « Médecins de l'Impossible ».
Ce livre, malgré sa dureté et son intensité dramatique comporte un message d'espoir. Il est une réponse aux « Médecins maudits ». Dans cet ouvrage, l'un des plus grands succès de librairie de l'après-guerre, l'auteur retraçait l'aventure criminelle des chercheurs nazis qui pratiquèrent sur des cobayes humains différentes expériences médicales. Christian Bernadac, grand reporter à la Télévision française, n'est plus aujourd'hui seulement le spécialiste des guerres, des révolutions ou des bouleversements de notre monde, avec les « Médecins maudits et « Les Médecins de l'Impossible » il a su donner à l'enquête historique une nouvelle dimension.
On ignore en général que l'enceinte d'Auschwitz abritait, à l'ombre des fours crématoires, un immense camp de femmes; un camp où chaque déportée, dépouillée de cette enveloppe qui la rattachait à son passé, est précipitée dans un monde qu'elle est incapable de comprendre ou d'imaginer. Nue, elle n'a que quelques jours pour se fondre dans la masse, pour réaliser l'amalgame, pour n'être plus que le numéro matricule d'une série, d'un block, d'un kommando. Elle devient un MANNEQUIN NU, un objet. Ces femmes d'Auschwitz ont connu la pire existence concentrationnaire, mais elles ont su comme les hommes, peut-être mieux qu'eux, s'organiser, s'entraider, résister. Beaucoup, malgré la hiérarchie saris cesse préoccupée de trancher les franges de la masse, sont sorties de ce « troupeau de choses » pour ébranler le Système.
Recherchant et retrouvant documents et témoignages inédits, CHRISTIAN BERNADAC retrace ces miracles quotidiens de la survie et de l'espoir. Peu à peu, de cet enchevêtrement de crânes tondus, émergent les visages paisibles du refus.. Mala la Belge, Danielle la Française, Régina la Russe, Bell, la Polonaise
Constitués à l'origine de volontaires issus de la S5, les Einsatzgruppen (groupes d'intervention), sont actifs dès 1939. Réorganisés au printemps 1941, ils opèrent à partir du 22 juin 1941 sur le front de l'Est, derrière la Wehrmacht, et étoffent massivement leurs effectifs au cours des dix-huit mois suivants. Donné avant l'offensive, l'ordre de tuer les cadres du régime soviétique et les hommes juifs adultes bascule en décision génocidaire dans la première semaine du mois d'août 1941. Loin d'être éloignée du massacre, la Wehrmacht en est le premier témoin oculaire tout en prêtant souvent main-forte aux tueurs. En moins de cinq mois, le massacre devient un génocide à l'échelle de l'URSS d'abord (août 1941), puis à celle du continent européen tout entier (novembre 1941). Les tueries par fusillades opérées par les Einsatzgruppen constituent le laboratoire de la solution finale. La machine génocidaire connaît toutefois des ratés. À partir de la tuerie de Minsk à laquelle il assiste le 15 août 1941, Himmler se déclare convaincu qu'il faut mettre au point un autre moyen de mise à mort, plus rapide et discret, moins éprouvant surtout pour les tueurs. Ce sera le camion à gaz (Chelmno, décembre 1941), puis la chambre à gaz. Les volontaires du meurtre de masse n'étaient pas des hommes ordinaires, mais les héritiers d'un endoctrinement pour lequel tout Juif constituait une nuisance à éradiquer. La force des Einsatzgruppen tient à la convergence de l'endoctrinement, de l'esprit de corps qui ouvre le chemin aux exactions de groupe, et d'une coupure d'avec le monde traditionnel qui permet de lever les inhibitions. Ralf Ogorreck analyse le recrutement, la formation et le modus operandi de ceux qui mirent en oeuvre cette Shoah par balles dont on commence à peine à mesurer l'ampleur.
Dans la famille de Daniel Mendelsohn, il y a un trou : en 1941, son grand-oncle, sa femme et leurs quatre filles ont disparu dans l?est de la Pologne. Comment sont-ils morts ? Nul ne le sait. Pour résoudre cette énigme, l?auteur part sur leurs traces. Le résultat ? Non un énième récit sur la Shoah, mais un formidable document littéraire, à la fois enquête dans l?Histoire et roman policier. Écoutons ceux qui l?ont lu : Joyce Carol Oates : « Daniel Mendelsohn a écrit une oeuvre puissamment émouvante sur le passé ?perdu? d?une famille, qui rappelle à la fois l?opulence des oeuvres en prose de Proust et les textes elliptiques de W.G. Sebald.» Jonathan Safran Foer : « Entre épopée et intimité, méditation et suspense, tragédie et hilarité, Les Disparus est un livre merveilleux. »
De 1947 à 1987, sept ex-dignitaires nazis condamnés par le tribunal de Nuremberg purgent leur peine dans la prison de Spandau, à Berlin. Parmi eux, Rudolf Hess, le troisième homme du régime nazi, et Albert Speer, l'architecte d'Hitler et ministre de l'Armement du IIIe Reich. A Spandau, le règlement est drastique. Les seuls qui sont autorisés à échanger avec les détenus, une fois par semaine, sont les pasteurs nommés aumôniers de la prison. Pendant quarante ans, douze hommes de foi se succèdent auprès d'eux, leur parlent et écoutent leurs obsessions. Des questions inévitables se posent devant ces criminels parmi les pires de l'Histoire : prennent-ils conscience, au fil des années, des horreurs du régime nazi ? Que ressentent-ils face à leur châtiment ? Mais aussi, du point de vue de l'homme de foi, comment aborde-t-on quelqu'un qui a participé à de telles atrocités ? Les pasteurs de Spandau sont français, trois sont encore en vie. Ces grands témoins de l'Histoire ont accepté, pour la première fois, de raconter leur expérience. Un témoignage passionnant, une véritable incursion dans les méandres de la nature humaine.
Forteresse moyenâgeuse de granite et de béton surplombant le Danube, encerclée d'un infranchissable réseau électrifié de barbelés, le camp de Mauthausen, aux 150 000 morts, fut pendant des années le calvaire quotidien de plusieurs milliers de détenus.
Mauthausen, c'est avant tout « Les 186 Marches », « Le Grand Escalier » qu'il faut gravir, chargé de pierres, dans la bousculade du pas de course, sous les coups de crosse ou du gummi, tous les jours par tous les temps, avec sa faim, avec sa soif, avec sa peur, que l'on soit trop jeune ou trop vieux, agonisant ou convalescent. Mais Mauthausen, camp d'extermination par le travail, c'est aussi le camp d'extermination « par traitements plus raffinés et secrets », réservés à certaines catégories spéciales de déportés : républicains espagnols, Tchécoslovaques après l'attentat contre Heydrich, prisonniers de guerre soviétiques, Français Nuit et Brouillard, etc.
« Les 186 Marches » est un nouveau chapitre de cette enquête historique sans précédent, consacrée par Christian BERNADAC à la déportation. Des centaines de témoignages inédits et de dépouillement d'archives jusqu'ici inaccessibles ont permis à l'auteur de retracer la vie et la mort quotidienne de Mauthausen, mais aussi les événements de l'histoire du camp les plus spectaculaires et les plus méconnus.
Remisé dans un grenier depuis quarante ans, ce manuscrit constitue un témoignage historique de première importance sur l'univers concentrationnaire et les détenus.
Carl Schrade a en effet passé onze ans dans les différents camps de concentration du régime nazi. Arrêté en 1934 à la sortie d'un déjeuner pour quelques propos critiques lancés à table, ce jeune commerçant suisse décrit avec une précision extraordinaire la vie quotidienne des détenus et de leurs geôliers. Travaux épuisants, humiliations, crimes gratuits mais aussi épidémies, maladies, rapports humains réduits le plus souvent à la brutalité et à la violence.
Déplacé dans les principaux camps - de Dachau à Buchenwald ou Flossenbürg - au gré des contraintes de l'effort de guerre, Schrade livre une radiographie sans concession. Seule l'amitié de quelques camarades - dont le grand résistant français à qui il confiera son manuscrit - et le désir de témoigner le font tenir. Avec son écriture sans afféterie ni pathos et même ses inexactitudes, ce texte entre en résonnance avec ceux de Primo Levi ou d?Irène Némirovsky.
Au lendemain du débarquement de juin 1944, les différents services de police et de sécurité du Reich, pour une fois daccord estiment que la masse impressionnante des détenus des prisons de France ne doit en aucun cas grossir les effectifs des forces alliées dinvasion ou de la résistance, mais au contraire participer dans les camps de concentration à leffort de guerre allemand. Rassemblés dans le centre de triage de Compiègne, ces prisonniers alimentent les derniers grands convois de la déportation.
Le 2 juillet 1944, ils sont plus de 2 000 entassés dans les wagons à bestiaux du train 7 909. Cent hommes par wagon. La température extérieure est de 34 degrés. Les gardiens, irrités par un sabotage de voie et un déraillement de locomotive, interdisent le ravitaillement en eau. Les déportés sombrent dans la folie des bagarres éclatent Le 5 juillet, sur le quai de débarquement de Dachau sont alignés plus de cinq cents cadavres de « voyageurs ».
Christian Bernadac a recherché et trouvé 340 survivants du train de la mort et 215 témoins extérieurs (cheminots, personnel de la Croix-Rouge, etc.) Cette enquête sans précédent et trois cents manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre ont permis à lauteur de reconstituer minutieusement le voyage et lhistoire de chaque wagon.