A travers ces questions, Christopher R.Browning apporte de nouveaux éléments sur la compréhension du génocide juif. Grâce à de nombreux documents d'époque (lettres, témoignages des victimes et bourreaux), l'auteur accorde un soin minutieux à analyser l'action personnelle des individus chargés d'exécuter cette politique de destruction totale. Il révèle les comportements, les motivations ou réactions d'hommes face à leurs actes mais surtout leurs aptitudes à une totale inhumanité.
Avec son magistral Stalingrad, rapidement devenu un best-seller mondial, Antony Beevor avait réussi à donner toute son ampleur tragique à l'une des plus terribles batailles de l'histoire de l'humanité. Le récit de la chute de Berlin, qui consacre, en 1945, l'effondrement du Troisième Reich et du rêve hitlérien de domination mondiale, était, comme il le souligne dans sa préface, la suite logique de cet ouvrage, en même temps que l'évocation d'un drame humain à peu près sans précédent. C'est, en effet, avec une terrible soif de vengeance, après les exactions commises par les Allemands en Russie, que l'Armée rouge atteint les frontières du Reich puis s'approche inexorablement de Berlin, devenu pour elle l'antre de la bête fasciste. Et cette vengeance sera effroyable : villes et villages anéantis, civils écrasés par les chenilles des chars, viols et meurtres en série, pillage systématique. Des centaines de milliers de femmes et d'enfants vont périr, souvent de faim ou de froid, et plus de sept millions de personnes s'enfuiront vers l'ouest pour tenter d'échapper à la mort et à la terreur. Mais, en même temps qu'il est assailli par un ennemi à l'incroyable férocité - encore que quelques traits d'humanité viennent parfois éclairer une fresque digne de Goya -, le peuple allemand est souvent sacrifié par des gouvernants que l'orgueil et le fanatisme conduisent à l'aberration la plus meurtrière. S'appuyant sur des archives souvent inédites, Antony Beevor nous livre non seulement un document historique capital, mais aussi un grand récit tragique et poignant, où l'on voit se déchaîner, portées à leur paroxysme, toutes les passions humaines, où l'orgueil rejoint la folie, la ruse côtoie la bêtise, l'héroïsme cohabite avec la peur, l'abnégation avec la cruauté.
Le plus grand dictateur du XX° siècle aurait eu une jeunesse invertie. Pour explorer cette hypothèse, Lothar Machtan reprend pas à pas la biographie d'Hitler à partir de 1908, témoignage et documents à l'appui. Un quart de siècle plus tard, parvenant au pouvoir, Hitler doit tenir compte de l'opinion publique et de celle du maréchal von Hindenburg, homophobe endurci. Il fait éliminer au cours de la Nuit des longs couteaux, en 1934, plusieurs témoins gênants de ses frasques de jeunesse, dont Gregor Strasser, Ernst Röhm, le chef des sections d'assaut et homosexuel notoire, ainsi que tous ceux qui tentèrent de le faire chanter ou de révéler la vérité... Quant aux rapports qu'entretenait le Führer avec les femmes, notamment sa nièce, Geli Raubal, qui se suicida, et Eva Braun, il semblerait qu'ils aient juste servi de façade.
Cet ouvrage retrace, sous la forme de textes répartis chronologiquement, l'immense conflit qui a secoué la planète et plongé l'humanité dans la plus terrible des tragédies que l'histoire ait connues. Si les faits militaires constituent la trame principale du livre et en ponctuent, jour après jour, le déroulement, ils ne sauraient à eux seuls rendre compte de la lutte qui fut menée sur tous les fronts par les hommes épris de liberté contre la bête noire du nazisme et ses alliés.
Cette guerre fut totale et il convenait, sous peine d'en donner une image tronquée, d'étendre nos investigations à toutes les formes qu'elle a empruntées : exécutions sommaires, prises d'otages, représailles collectives, liquidations systématiques de groupes humains entiers (Juifs, Tziganes).
Fidèle à la formule Chronique, ce livre restitue les faits comme le ferait un journaliste qui en a été le témoin, respectant l'éclairage du moment et parfois même les incertitudes. Ce souci n'est pas allé toutefois jusqu'à méconnaître les distorsions que la censure, le secret ou la propagande ont pu imposer aux informations telles qu'elles furent présentées à l'époque.
Le principe du découpage chronologique, à raison d'une semaine par double page, offre l'avantage considérable de montrer, s'agissant d'un conflit mondial, les événements dans leur simultanéité en tout lieu sur la planète. Complément indispensable, le lecteur trouvera, en introduction, une brève chronologie du 7 mars 1936 au 31 août 1939 et, en conclusion, une chronologie succincte des derniers mois de 1945, marqués par l'ouverture du procès de Nuremberg.