Un homme illustre bien mieux qu'Adolf Eichmann la thèse de Hannah Arendt sur la banalité du mal : Franz Stangl, commandant du camp de Treblinka, où furent gazés près de neuf cent mille Juifs. C'est sans grands états d'âme que ce policier autrichien à l'échine souple est devenu, au bout du compte, celui qu'Himmler appelait notre meilleur Kommandant. A la fin de la guerre, Stangl échappe à la justice et, grâce à la filière vaticane, trouve refuge au Brésil avec sa famille. Débusqué par Simon Wiesenthal, extradé vers l'Allemagne, il y sera jugé en 1970 et condamné à la prison à vie. Alors qu'il attendait son verdict en appel, il accorda une série d'entretiens à la journaliste Gitta Sereny. Le résultat est ce livre unique. Trente-trois ans après sa parution, Au fond des ténèbres reste un document hors du commun : sans jamais céder à la facilité ou au sensationnalisme, Gitta Sereny nous fait pénétrer dans l'esprit d'un des plus grands meurtriers de masse de l'histoire de l'humanité.
Les expériences médicales tentées sur les déportés des camps de concentration restent le chapitre le moins connu et le plus atroce de l'histoire du Reich nazi. Des médecins allemands, des professeurs d'université, choisis par Himmler, acceptés par Hitler, renièrent toutes les règles morales de leur profession et pratiquèrent plusieurs dizaines d'expériences différentes sur ce « matériel humain « voué à l'extermination. Des sept ou huit mille cobayes « traités », moins de cinq cents sont revenus vivants. L'auteur a recherché et retrouvé ces survivants, marqués à jamais par l'épreuve subie. Leur témoignage et le dépouillement d'archives pour la plupart inédites ont permis à Christian Bernadac de retracer la monstrueuse aventure de ces chercheurs criminels, la souffrance et la mort des « cobayes déportés ».
L' horreur a été telle à Ravensbruck que ce camp, exclusivement féminin, ne peut être comparé à aucun autre dans l' univers concentrationnaire.
Conçu pour 10000 détenues, 117000 femmes y ont été rassemblées. Entassement, faim, froid, épidémies, humiliations, tortures... ne sont que quelques réalités d' une organisation qui obéissait à deux mots d' ordre : travail et extermination... Celles qui ne sont pas sélectionnées pour les chambres à gaz ( en tout 97000 femmes et enfants y mourront) sont soumises à des conditions tellement insoutenables que la moyenne de vie ne dépassait pas quelques mois.
Les femmes de Ravensbruck étaient utilisées comme esclaves pour travailler dans les mines, sur les chantiers, dans les usines ou comme cobayes par les médecins nazis.
En 1945, la longue et cruelle errance sur les routes de la débâcle tua la plupart des rescapées.
Christian Bernadac, fidèle à sa rigueur d' enquête historique, a recueilli les récits douloureux de celles qui ont survécu. Avec le courage d' avoir su décrire l' innommable, en employant des mots simples, ces femmes qui en sont revenues témoignent de leur voyage jusqu' aux extrémités inhumaines de l' enfer.
Au nombre des Juifs polonais déportés qui arrivèrent en mai 1944 à Auschwitz, se trouvait le Dr Miklos Nyiszli, médecin légiste de Budapest.
Le Dr SS Mengele, médecin-chef du camp, un des plus grands criminels de l'Histoire, avait alors besoin d'un anatomiste expérimenté pour procéder à la dissection des malheureux sur lesquels il pratiquait ses monstrueuses expériences.
Au lieu de passer à la chambre à gaz, le Dr Nyiszli fut donc nommé médecin légiste des commandos spéciaux des crématoriums. Ces commandos jouissaient d'un traitement de faveur, mais ils savaient qu'ils seraient « relevés » au bout de quatre mois, c'est-à-dire massacrés.
Or, le Dr Nyiszli échappa par miracle à l'extermination des détenus d'Auschwitz, extermination qui s'étendit même aux SS gardiens du camp. Il put ainsi apporter un témoignage dont la précision et l'objectivité atteignent, dans leur dépouillement, le sommet de l'horreur.
Forteresse moyenâgeuse de granite et de béton surplombant le Danube, encerclée d'un infranchissable réseau électrifié de barbelés, le camp de Mauthausen, aux 150 000 morts, fut pendant des années le calvaire quotidien de plusieurs milliers de détenus.
Mauthausen, c'est avant tout « Les 186 Marches », « Le Grand Escalier » qu'il faut gravir, chargé de pierres, dans la bousculade du pas de course, sous les coups de crosse ou du gummi, tous les jours par tous les temps, avec sa faim, avec sa soif, avec sa peur, que l'on soit trop jeune ou trop vieux, agonisant ou convalescent. Mais Mauthausen, camp d'extermination par le travail, c'est aussi le camp d'extermination « par traitements plus raffinés et secrets », réservés à certaines catégories spéciales de déportés : républicains espagnols, Tchécoslovaques après l'attentat contre Heydrich, prisonniers de guerre soviétiques, Français Nuit et Brouillard, etc.
« Les 186 Marches » est un nouveau chapitre de cette enquête historique sans précédent, consacrée par Christian BERNADAC à la déportation. Des centaines de témoignages inédits et de dépouillement d'archives jusqu'ici inaccessibles ont permis à l'auteur de retracer la vie et la mort quotidienne de Mauthausen, mais aussi les événements de l'histoire du camp les plus spectaculaires et les plus méconnus.
Témoignage de l'auteur, rescapé de l'enfer de Dora, arrêté à Paris en ao t 1943, déporté à Buchenwald puis à Dora, où il arrive le 13 octobre. Dans le tunnel de Dora, où étaient construites les fusées secrètes allemandes qui n'ont pas permis à Hitler de gagner la guerre mais qui ont rendu possible la conquête de l'espace après qu'Américains et Russes aient récupéré les savants nazis de l'équipe de Wernher von Braun, 30.000 déportés sont morts. Evacué de force sur Bergen-Belsen début avril 1945, Jean Michel est libéré le 15 par les Anglais. L'ouvrage a obtenu le Prix Littéraire de la Résistance 1975
Dans les camps de concentration, les S.S. les appelaient « Sorciers du Ciel », ou « Chiens du Ciel », ou « Clowns du Ciel ». Ils étaient prêtres, religieux, pasteurs.
De Mauthausen à Buchenwald, d'Oranienburg à Auschwitz, dans chaque kommando de travail ou d'extermination, ils ont subi le sort commun. Sur les sept mille « Sorciers du Ciel » déportés, cinq mille ont disparu dans les fours crématoires et les charniers.
Les survivants, pour la plupart, devront leur salut à une intervention du Vatican qui permettra, dans le dernier trimestre de 1944, le rassemblement des ecclésiastiques à Dachau, Mais si Dieu était « toléré » dans un block de Dachau, il était « interdit » partout ailleurs sur le « territoire pénitentiaire » du Nouvel Empire.
Dans ce livre capital, lauteur apporte, enfin, des révélations attendues sur lorganisation clandestine de Melk, seul camp de concentration dont la hiérarchie subalterne prisonnière et la direction résistante soient françaises et surtout des révélations sur les faux-monnayeurs dHimmler qui devaient être liquidés dans les kommandos de Mauthausen après avoir réussi à fabriquer les plus parfaites imitations de livres et de dollars de notre histoire
Avec ce document prodigieux sur lélevage humain de la S.S. et sur le rapt des enfants de sang pur à travers lEurope, on touché à lessence même du national-socialisme.
Au cours dune longue et difficile enquête, Marc Hillel et Clarissa Henry ont retrouvé les témoins et les victimes de lorganisation S.S. de Lebensborn : trente ans après, les plaies sont toujours ouvertes.
Mauthausen, Buchenwald, Dachau, Auschwitz.... Chaque camp de concentration a connu tout au long de la Seconde Guerre mondiale d'innombrables « miracles médicaux éalisés par des médecins déportés. Dans cet univers créé pour l'extermination, les « Médecins de l'Impossible », sans médicaments, sans outillage chirurgical, ont obtenu des résultats stupéfiants. Christian Bernadac a recherché et retrouvé 150 médecins ayant exercé dans les « Reviers » (les infirmeries) des camps de concentration, 100 infirmiers et 300 déportés protégés, cachés, guéris ou amputés par leurs camarades. Cette enquête sans précédent et soixante manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre, ont permis à Christian Bernadac de retracer le combat inconnu des « Médecins de l'Impossible ».
Ce livre, malgré sa dureté et son intensité dramatique comporte un message d'espoir. Il est une réponse aux « Médecins maudits ». Dans cet ouvrage, l'un des plus grands succès de librairie de l'après-guerre, l'auteur retraçait l'aventure criminelle des chercheurs nazis qui pratiquèrent sur des cobayes humains différentes expériences médicales. Christian Bernadac, grand reporter à la Télévision française, n'est plus aujourd'hui seulement le spécialiste des guerres, des révolutions ou des bouleversements de notre monde, avec les « Médecins maudits et « Les Médecins de l'Impossible » il a su donner à l'enquête historique une nouvelle dimension.
Des jours sans fin clôt la magistrale enquête que Christian Bernadac a consacrée à la Déportation. Douze ans de réflexion sur un problème oublié par de nombreuses générations, inconnu pour d'autres, incompris par la plupart. La Déportation ne se raconte pas. Les attitudes, les comportements, les sensations, les souffrances de ceux et celles qui ont traversé ces « Jours sans fin » sont des éléments difficilement transmissibles. Mais les innombrables témoignages recueillis par Christian Bernadac nous permettent d'entrevoir l'horreur et cet enfer « banalisé » - son humanité aussi, car on n'aurait garde d'oublier les manifestations exemplaires de solidarité, de résistance, d'amitié ou d'héroïsme dont il fut le cadre. Des jours sans fin, c'est la vie quotidienne dans les commandos « secondaires » de Mauthausen, un ensemble qui n'avait jamais été étudié et dont les témoignages et documents rassemblés sont inédits.
Les « kommandos » extérieurs, rattachés aux grands camps de concentration, vont croître et se multiplier au fil des mois de guerre et, dans la dernière année, devenir tentaculaires. Certains camps centraux, comme Ravensbrück, donneront naissance à plus de cent sections qu?il leur sera impossible d?administrer, d?approvisionner, de contrôler. Les commandants locaux, nouveaux seigneurs féodaux, s?accommoderont fort bien de cet état de fait. Parfois, un kommando lointain, trop important pour être « abandonné » est rattaché à un camp-mère plus proche ou devient, tout simplement, indépendant et crée de nouveaux kommandos qui, à leur tour?
Tout au long des libérations du premier trimestre 1945, les Alliés découvriront ainsi plusieurs milliers de camps de concentration, comme si l?Allemagne n?était plus qu?un immense territoire-camp.
Pour la déportée, cette menace du kommando est permanente et c?est toujours avec angoisse qu?elle reçoit une nouvelle affectation.
Car, sous le nom de « kommando » se cachent d?autres « destinations » beaucoup plus inquiétantes que l?usine, la mine, le chantier : kommando du ciel (chambre à gaz et cheminée du crématoire), transport noir, kommando sanatorium ou kommando de convalescence (camp où l?on abandonne les malades sans soins, les valides sans nourriture jusqu?à ce qu?ils s?éteignent), Bergen-Belsen, camp où l?on pratique les piqûres de benzine dans le c?ur ou l?empoisonnement pur et simple comme au « camp de jeunesse » de Ravensbrück, enfin kommandos fictifs, kommandos Mittverda de Ravensbrück (Mittverda n?a jamais existé) : les déportées sont chargées sur des camions, embarquent parfois dans des wagons, roulent quelques heures et descendent au point de départ pour être dirigées vers une chambre à gaz
Au lendemain du débarquement de juin 1944, les différents services de police et de sécurité du Reich, pour une fois daccord estiment que la masse impressionnante des détenus des prisons de France ne doit en aucun cas grossir les effectifs des forces alliées dinvasion ou de la résistance, mais au contraire participer dans les camps de concentration à leffort de guerre allemand. Rassemblés dans le centre de triage de Compiègne, ces prisonniers alimentent les derniers grands convois de la déportation.
Le 2 juillet 1944, ils sont plus de 2 000 entassés dans les wagons à bestiaux du train 7 909. Cent hommes par wagon. La température extérieure est de 34 degrés. Les gardiens, irrités par un sabotage de voie et un déraillement de locomotive, interdisent le ravitaillement en eau. Les déportés sombrent dans la folie des bagarres éclatent Le 5 juillet, sur le quai de débarquement de Dachau sont alignés plus de cinq cents cadavres de « voyageurs ».
Christian Bernadac a recherché et trouvé 340 survivants du train de la mort et 215 témoins extérieurs (cheminots, personnel de la Croix-Rouge, etc.) Cette enquête sans précédent et trois cents manuscrits inédits, rédigés spécialement pour ce livre ont permis à lauteur de reconstituer minutieusement le voyage et lhistoire de chaque wagon.
On ignore en général que l'enceinte d'Auschwitz abritait, à l'ombre des fours crématoires, un immense camp de femmes; un camp où chaque déportée, dépouillée de cette enveloppe qui la rattachait à son passé, est précipitée dans un monde qu'elle est incapable de comprendre ou d'imaginer. Nue, elle n'a que quelques jours pour se fondre dans la masse, pour réaliser l'amalgame, pour n'être plus que le numéro matricule d'une série, d'un block, d'un kommando. Elle devient un MANNEQUIN NU, un objet. Ces femmes d'Auschwitz ont connu la pire existence concentrationnaire, mais elles ont su comme les hommes, peut-être mieux qu'eux, s'organiser, s'entraider, résister. Beaucoup, malgré la hiérarchie saris cesse préoccupée de trancher les franges de la masse, sont sorties de ce « troupeau de choses » pour ébranler le Système.
Recherchant et retrouvant documents et témoignages inédits, CHRISTIAN BERNADAC retrace ces miracles quotidiens de la survie et de l'espoir. Peu à peu, de cet enchevêtrement de crânes tondus, émergent les visages paisibles du refus.. Mala la Belge, Danielle la Française, Régina la Russe, Bell, la Polonaise