Ludger Gravel & Fils Catalogue No. 170 - 1929-1930 . Accessoires d'automobiles , Équipement de garage , Parties de rechange , Fournitures pour forgerons et voituriers , Peintures et vernis . 426 Place Jacques-Cartier , Montréal , Canada . 600 Pages
En 1915, Ludger Gravel est grossiste en articles de quincaillerie et de transport. Son magasin est situé sur le côté ouest de la place Jacques-Cartier, dans un immeuble aujourd'hui démoli. Son commerce est florissant, mais il ne limite pas ses activités à ses seules affaires. Il est aussi engagé dans la vie publique. Ainsi en 1915, il est président de la Commission permanente des affaires municipales et président de la Commission permanente des Fers et Métaux, ainsi que de l'Association des Voyageurs de Commerce. Grand collectionneur, il est membre de la Société d'archéologie et de numismatique de Montréal ainsi que de l'Association américaine de numismatique.
Né à l'Île Bizard le 6 novembre 1864, il déménageait à Montréal sur la rue Mignonne à l'âge de 8 ans. Il fréquenta l'école jusqu'à 16 ans alors qu'il débutait comme commis chez Thomas Wilson & Co. L'année suivante, en 1881, il entrait, toujours comme commis, chez P.P. Mailloux et Barsalou, devenu en 1886, P.P. Mailloux, grossiste en quincaillerie. En 1901, il achetait le commerce de son employeur alors spécialisé en fournitures pour voituriers et forgerons. Bien implanté sur la Place Jacques-Cartier, il acquérait l'immeuble voisin pour y installer une section « peintures et vernis ». En 1905, son entreprise commerciale comptait 14 employés.
L'apparition et la popularité croissante de l'automobile l'inspira et, en 1904, il décida de participer à la promotion de ce mode de transport en accordant de plus en plus de place dans son commerce aux accessoires d'automobile au détriment des fers et crampons pour cheval. Soucieux d'attirer et de conserver ses clients, il innovait en leur offrant, en 1906, un dépliant-souvenir du Nouvel An avec une présentation illustrée des compagnies dont il était le représentant au Québec. Le grand parapluie promotionnel de Ludger Gravel fit son apparition vers 1908. L'année suivante, il recevait des félicitations de nombreux journaux francophones pour la publication d'une édition bilingue de son catalogue.
Très actif au sein de la société montréalaise, il était membre de la Société des artisans canadiens-français depuis 1902, quand il accéda à la présidence en 1910. Il occupa ce poste jusqu'en 1914. Il participa aussi à l'organisation du Congrès eucharistique de Montréal en 1910 et fut nommé membre du Conseil de l'instruction publique en 1913.
Ludger Gravel poursuivra ses activités commerciales et son engagement social ne s'estompera pas. En 1916, il sera élu à la présidence de la Chambre de Commerce de Montréal. Intéressé par la formation technique, il se servira de cette tribune pour en faire la promotion, mais en 1921, il choisira aussi de s'impliquer directement dans l'administration scolaire en devenant commissaire à la Commission des écoles catholiques de Montréal. Il sera fréquemment invité à faire de la politique active, mais déclinera toujours les offres. Il préférera soutenir, autant par sa présence que par un apport financier, de nombreuses oeuvres charitables et organismes voués au bien-être des plus démunis.
Toutes ces activités ne l'empêcheront pas d'être très présent au sein d'organismes culturels, notamment la Société d'archéologie. En 1923, il organisera le Congrès des numismates canadiens et américains à Montréal qui sera, de l'avis de tous, un grand succès. Grand collectionneur, il sera aussi très soucieux de la sauvegarde du Château Ramezay. Les honneurs reçus seront nombreux : entre autres, en 1926 il sera fait Chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre; en 1928, il sera décoré par le gouvernement chinois; en 1931 il recevra la médaille d'or de l'Institut historique et héraldique de France.
Il décédera le 6 avril 1933 et, selon sa petite-fille, il recevra les hommages de représentants des gouvernements fédéral, provincial et municipal et de membres de nombreuses associations philanthropiques.